QUITO, 23 août (Reuters) - Quelque 250 Vénézuéliens entrés illégalement en Equateur pour fuir la crise dans leur pays ont obtenu de pouvoir gagner la frontière péruvienne, quelques jours avant le resserrement des règles migratoires au Pérou.

Les autorités équatoriennes ont déclaré mercredi avoir affrété des autocars pour emmener les migrants se trouvant, dans le nord, à la frontière entre l'Equateur et la Colombie à 840 km plus au sud, jusqu'au passage de Huaquillas avec le Pérou sur le Pacifique.

Cette année, 423.000 Vénézuéliens sont entrés en Équateur via la Colombie, beaucoup prévoyant de continuer vers le sud pour trouver du travail au Pérou.

Inquiet, le gouvernement équatorien a mis en place samedi dernier des règles imposant aux Vénézuéliens de présenter leurs passeports plutôt que leurs cartes d'identité nationales. Le Pérou fera de même samedi.

Les centaines de migrants qui ont entamé le voyage en autocar et à pied du Venezuela vers la Colombie avant le changement de politique ont franchi mardi le poste de contrôle de Rumichaca. Ils se dirigent vers Huaquillas à pied ou en faisant de l'auto-stop, souvent dans des conditions glaciales.

Maly Aviles, une Vénézuélienne de 26 ans, a passé des jours à la frontière entre l'Équateur et la Colombie, attendant avec des amis une solution avant l'arrivée des autocars.

"Il n'y a pas de retour en arrière. Revenir au Venezuela est suicidaire", a-t-elle déclaré.

Le gouverneur de la province de Pichincha, dans le nord de l'Équateur, a déclaré que d'autres transferts seraient organisés pour les Vénézuéliens dans les prochains jours.

"Les Vénézuéliens ont pris la décision de partir pour le Pérou. En Equateur, nous devons garantir leurs droits. C'est une crise humanitaire", a-t-il déclaré à une radio locale. (Daniel Tapia; Danielle Rouquié pour le service français)