* "Dernière chance" pour le Japon, dit le PM japonais

* Les USA préviennent que Tokyo a "du travail à faire"

* Les pays concernés par TPP veulent un accord avant la fin 2013 (Actualisé avec réaction USA)

par Doug Palmer et Kaori Kaneko

TOKYO/WASHINGTON, 15 mars (Reuters) - Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé vendredi la volonté du Japon de rejoindre les négociations sur une future zone de libre-échange appelée à réunir des pays du pourtour du Pacifique.

La décision de rejoindre les négociations sur le partenariat transpacifique (TPP) représente la "troisième flèche" de l'"Abenomics", la politique économique de Shinzo Abe, arrivé au pouvoir après les élections législatives de la mi-décembre et la nette victoire de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD).

Shinzo Abe a déjà mis en oeuvre d'une part des mesures de souplesse budgétaires en matière de dépenses et, deuxième "flèche", prône une politique monétaire ultra-accommodante.

"C'est notre dernière chance. Si nous ne saisissons pas cette opportunité, le Japon sera à la traîne", a déclaré Shinzo Abe vendredi lors d'une conférence de presse à Tokyo.

"Les pays émergents d'Asie s'orientent les uns après les autres vers une économie ouverte. Si le Japon est seul à rester avec une économie tournée vers son marché intérieur, nous nous fermerons aux possibilités de croissance", a-t-il estimé.

Les Etats-Unis ont accueilli avec prudence les propos de Shinzo Abe et ont prévenu que le Japon devait se tenir prêt à lever les barrières douanières pesant depuis longtemps sur les biens et services américains.

HOSTILITÉ DES CONSTRUCTEURS AMÉRICAINS

"Depuis le début de l'an dernier, les Etats-Unis mènent des consultations bilatérales liées au TPP avec le Japon, sur des sujets préoccupants qui concernent les secteurs de l'automobile et de l'assurance, ainsi que d'autres mesures non tarifaires", a déclaré Demetrios Marantis, représentant des Etats-Unis pour le commerce.

"Même si nous continuons à faire des progrès dans le cadre de ces consultations, il reste encore beaucoup de travail à faire", a-t-il ajouté.

Ford et d'autres constructeurs américains s'opposent ouvertement à une entrée du Japon dans le TTP, car ils accusent Tokyo de maintenir une série d'obstacles non tarifaires pour freiner les importations de véhicules venus des Etats-Unis.

Les Etats-Unis et dix autres pays du pourtour du Pacifique s'efforcent de trouver un accord d'ici la fin de l'année, qui sera peut-être conclu lors du sommet du forum Asie-Pacifique à Bali en octobre.

L'intérêt exprimé par le Japon risque toutefois de ralentir la procédure. Tokyo doit tout d'abord avoir des entretiens bilatéraux avec les membres actuels de ce processus et être soutenu par consensus, alors que les pays du TPP se préparent pour la prochaine session de négociations au Pérou.

Les pays impliqués dans le TPP, dont les négociations se sont ouvertes voici trois ans, sont pour l'heure les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, le Pérou, le Vietnam, la Malaisie, Singapour et le sultanat de Brunei. (Eric Faye et Julien Dury pour le service français)