par Jeffrey Jones

Il compte aussi demander la mise en place d'une instance indépendante chargée de gérer les indemnisations. Barack Obama doit recevoir mercredi à la Maison blanche le président du groupe pétrolier basé à Londres, Carl-Henric Svanberg, ainsi que d'autres représentants de BP.

"Nous voulons nous assurer que 'l'on consigne de l'argent dans un fonds pour couvrir les demandes de dédommagements légitimes", a déclaré David Axelrod, conseiller de la Maison blanche, à la chaîne NBC.

Il a précisé qu'une gestion indépendante de ce fonds permettrait de garantir que les sommes sont versées à temps.

Obama doit effectuer lundi et mardi son quatrième déplacement dans la région de la marée noire, avant de prononcer un discours sur le sujet mardi soir à son retour à Washington.

"Il veut présenter les mesures que nous allons prendre à partir de maintenant afin de surmonter cette crise", a précisé David Axelrod.

CONTESTATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE

A la veille de cette nouvelle visite du président, le New York Times a publié dimanche un éditorial très critique sur la gestion de la catastrophe écologique par son administration.

"Les Américains doivent savoir que M. Obama, dont le sang-froid peut passer pour du détachement, est bien impliqué", note le journal en soulignant que cette marée noire, la plus importante de l'histoire américaine, amène à s'interroger sur "la compétence et la capacité à diriger" de Barack Obama.

Cette crise a placé le président américain sur la défensive, alors qu'approchent les élections de mi-mandat en novembre.

La colère de l'opinion américaine croît, 55 jours après l'explosion et le naufrage de la plate-forme de forage Deepwater Horizon, entretenue par des images de plages polluées, d'oiseaux englués dans le pétrole ou de pêcheurs inquiets pour leur avenir.

Les vives accusations portées par Washington contre BP ont conduit le gouvernement britannique à prendre la défense du groupe pétrolier vendredi, ce qui a contribué à faire remonter le cours du titre.

Samedi, un entretien téléphonique entre le président américain et le Premier ministre britannique David Cameron a quelque peu calmé le jeu. Barack Obama a assuré qu'il n'avait aucun intérêt à saper la valeur boursière de BP, tout en réaffirmant que le groupe devrait répondre aux demandes d'indemnisation liées à la catastrophe.

A l'heure actuelle, le dôme de confinement mis en place au-dessus de la fuite ne permet de capter qu'une partie du pétrole qui s'échappe du puits endommagé.

Mais BP devrait présenter dans les prochaines heures un nouveau plan pour augmenter la quantité de pétrole récupérée à la surface du puits, a déclaré dimanche sur CBS l'amiral des garde-côtes Thad Allen, qui supervise les opérations engagées pour contrôler la marée noire.

Alors que les dernières estimations de l'administration évaluaient à 40.000 barils par jour la quantité de pétrole qui se déverse chaque jour dans les eaux du golfe, il a précisé que la fuite pourrait en fait être légèrement plus faible, de l'ordre de 35.000 barils par jour.

Caren Bohan, Nicolas Delame et Myriam Rivet pour le service français