SANTA FE, Nouveau Mexique, 4 juin (Reuters) - Un ralentissement du rythme des rachats d'actifs par la Réserve fédérale permettrait aux marchés financier de réduire leur dépendance à l'égard des liquidités fournies par la banque centrale américaine, a jugé Ester George, membre du comité de son comité de politique monétaire.

Une telle décision ne constituerait pas un durcissement de la politique monétaire, a assuré la présidente de la Fed de Kansas City.

"L"Histoire montre qu'attendre trop longtemps pour admettre que l'économie progresse et préparer les marchés à un retour à une politique monétaire plus traditionnelle ne comporte pas moins de risques qu'un durcissement trop rapide", a-t-elle estimé, selon le texte d'un discours qu'elle n'a finalement pas prononcé en raison d'un problème médical.

Depuis plusieurs jours déjà, les marchés sont en alerte, guettant le moindre signe qui pourrait laisser transparaître une quelconque volonté de la Fed de freiner son programme de rachats d'actifs plus tôt qu'ils ne l'auraient voulu.

"Le ralentissement du rythme des rachats pourrait être perçu comme une baisse de la pression sur la pédale d'accélération, plutôt qu'une pression sur la pédale de frein."

Esther George, souvent présentée comme une fervente partisane de l'orthodoxie budgétaire, plaide en ce sens depuis plusieurs mois déjà et elle s'est illustrée en s'exprimant systématiquement contre le soutien de la Fed depuis janvier, jugeant qu'il contenait les germes d'une inflation à venir et comportait de lourds risques d'instabilité financière. (Nicolas Delame pour le service français)