Londres (awp/afp) - WE Soda, géant de la production de soude qui avait récemment annoncé son intention d'entrer à la Bourse de Londres, a finalement indiqué mercredi renoncer à ce projet, nouveau coup dur pour l'attractivité place britannique qui a accumulé les déconvenues ces derniers mois.

"Les investisseurs, en particulier au Royaume-Uni, restent extrêmement prudents" ce qui "nous a empêchés d'arriver à une valorisation qui, selon nous, reflète nos caractéristiques financières et opérationnelles uniques", a indiqué dans un communiqué le groupe dont le siège est au Royaume-Uni et l'essentiel des opérations en Turquie.

Après l'annonce d'une possible introduction en Bourse il y a quelques semaines, WE Soda dit pourtant "avoir été encouragé par l'ampleur de l'engagement des investisseurs à l'échelle mondiale" mais cela n'a pas été suffisant et "nous avons décidé d'annuler notre introduction en bourse à la Bourse de Londres", une opération qui aurait pu valoriser l'entreprise à près de 8 milliards de dollars (7,36 milliards d'euros).

La place financière de Londres, qui cherche à maintenir son rang après le Brexit, a connu récemment plusieurs déconvenues similaires et, selon une étude du cabinet EY, les sommes levées via des introductions en Bourse au Royaume-Uni étaient en chute libre au premier trimestre: 80% de moins que pour la période équivalente en 2022.

La City a notamment souffert de l'exode vers Wall Street de plusieurs grands noms, avec par exemple l'annonce en mars par le fabricant britannique de microprocesseurs Arm, filiale du japonais Softbank, qu'il allait se coter à Wall Street et non à Londres.

Le géant des matériaux de construction CRH avait annoncé un peu plus tôt son intention de transférer sa cotation principale de la capitale britannique vers les Etats-Unis.

La décision de We Soda "est un nouveau revers pour Londres" alors que la place financière semblait remonter la pente mais "les investisseurs sont naturellement prudents étant donné la nervosité sur les perspectives du Royaume-Uni, qui connaît une inflation toujours aussi élevée", selon Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Pour tenter de répondre à la concurrence européenne, le régulateur financier britannique (FCA) a déjà assoupli les règles d'introduction en Bourse au Royaume-Uni, et d'autres propositions sont à l'étude pour aller plus loin.

Le FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres, était passé mi-février pour la première fois au-dessus de la barre des 8.000 points, mais il est depuis largement redescendu et a clôturé mercredi à 7.602,74 points.

afp/rp