Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres a terminé quasi stable jeudi (+0,06%), plombée par la chute des valeurs bancaires et de la construction, en première ligne en raison des incertitudes entourant l'accord sur le Brexit.

A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a grignoté 4,22 points, à 7.038,01 points.

Le soulagement à la suite de la validation mercredi soir par le gouvernement britannique du projet d'accord sur le Brexit aura été de courte durée face à la division du camp conservateur et des démissions en cascade au sein de l'exécutif.

Les investisseurs s'interrogent désormais sur le maintien au pouvoir de la Première ministre, Theresa May, et sur les chances de succès de l'accord sur la sortie de l'UE.

"Le marché a dans le viseur les secteurs les plus exposés à l'économie britannique, à savoir les banques, le commerce et la construction", relève Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"Le fait que potentiellement le scénario d'un Brexit ordonné échoue dans les prochains jours a causé davantage de stress", souligne-t-il.

La dégringolade a été spectaculaire pour certaines valeurs, comme la banque RBS (-9,63% à 224,20 pence) et les groupes de construction à l'image de Barratt Developements (-7,40% à 505,40 pence), Persimmon (-7,36% à 2.179 pence) et Taylor Wimpey (-7,50% à 149,95 pence).

La compagnie aérienne britannique à bas coût EasyJet a également souffert (-6,64% à 1.167 pence) tout comme le géant de la distribution Tesco (-4,38% à 203,10 pence).

Le fournisseur d'énergie SSE a trébuché (-5,21% à 1.129 pence) alors que la presse britannique évoque un possible échec de son projet de fusion avec Npower, filiale de l'allemand Innogy.

Le groupe postal Royal Mail a perdu du terrain (-6,49% à 325,40 pence) après avoir démarré la séance en hausse, dans la foulée de l'annonce d'une baisse de ses bénéfices au premier semestre.

Le recul du marché britannique a par ailleurs été amorti par la dégringolade de la livre, reflet des craintes des milieux financiers sur l'avenir de l'accord sur le Brexit.

Toute baisse de la livre est une bonne nouvelle pour les multinationales cotées à Londres, dont les revenus réalisés à l'étranger dans d'autres devises prennent mécaniquement de la valeur dans ce cas une fois convertis en devise britannique.

Parmi ces titres, le spécialiste des services de restauration Compass a engrangé 1,90% à 1.606,50 pence et le groupe de produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser 1,13% à 6.509 pence.

Les compagnies pétrolières ont également été recherchées dans le sillage de la hausse des cours du brut. BP a pris 2,91% à 527 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 3,25% à 2.447,50 pence.

Les producteurs d'or ont grimpé, profitant du statut de valeur refuge du métal précieux. Fresnillo a gagné 3,94% à 850 pence et Randgold 4,83% à 6.300 pence.

Enfin, coté en dehors du FTSE-100, le constructeur de voitures de luxe Aston Martin a lourdement chuté (-6,63% à 1.505 pence) après avoir pourtant publié des résultats en forte hausse au troisième trimestre.

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