Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales restaient dans le rouge vendredi, dans le sillage de la chute de Wall Street la veille, les inquiétudes concernant les perspectives mondiales étant de plus en plus vives.

En Europe, les places boursières poursuivaient sur la tendance de la séance de jeudi, qu'elles avaient entamée dans le vert avant de l'achever en repli, à l'exception de Londres.

Vendredi, Paris perdait 1,23%, Londres 0,48% et Francfort 0,75% vers 07H20 GMT, entraînant avec elles le reste des places financières du continent.

La veille, Wall Street a enregistré la troisième plus importante perte de points de son histoire, après les deux séances noires des 12 et 16 mars 2020, au début de la pandémie de coronavirus.

Le Nasdaq, indice à forte tonalité technologique, a dévissé de 4,99% tandis que le Dow Jones a abandonné 3,12% et l'indice élargi S&P 500 3,56%.

Dans la foulée les marchés asiatiques ont globalement suivi la même pente, le Hang Seng à Hong Kong reculant de 3,30% et l'indice composite de Shanghai de 1,5%. Seule le Nikkei, à Tokyo, est resté quasi stable (+0,10%).

Après s'être réjoui mercredi des commentaires du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui a écarté un durcissement encore plus marqué de la politique monétaire de l'institution et une hausse de 0,75 point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, le marché a retrouvé ses esprits.

"L'euphorie après la réunion de la banque centrale américaine a été réduite à zéro, et ce pour deux raisons: les pressions inflationnistes continuent de se traduire dans les coûts salariaux unitaires et, d'autre part, les données économiques américaines sont plutôt faibles", note Andreas Lipkow, chez Comdirect.

Cela pourrait "rendre le scénario de stagflation un peu plus probable et laisser la Réserve fédérale américaine dos au mur", ajoute-t-il.

Par ailleurs, les perspectives de la Banque d'Angleterre (BoE), qui anticipe une année 2023 de récession au Royaume-Uni, ont renforcé l'inquiétude des investisseurs quant à la capacité des banques centrales a réussir un atterrissage en douceur de l'inflation.

Cette dernière reste en effet très forte dans plusieurs pays. La BoE, qui a augmenté ses taux pour la quatrième fois, envisage même qu'elle puisse dépasser les 10% au Royaume-Uni, tandis que les confinements à répétition en Chine et la guerre en Ukraine continuent de perturber les approvisionnements.

Le luxe voit rouge

Les principales valeurs du secteur du luxe étaient en recul en début de séance à Paris et Londres notamment, sous l'effet des perspectives économiques au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ainsi que des confinements réguliers dans les grandes villes chinoises.

A Paris, Hermes (-2,46%), Kering (-177%) et LVMH (-1,57%) étaient parmi les principales valeurs en baisse à 07H20 GMT, entraînant dans leur sillage l'ensemble du CAC 40. Même tendance à Londres pour Burberry, en repli de 1,13%.

Le sport également en souffrance

L'équipementier sportif allemand Adidas (-4,21% à 180,30 euros) a publié vendredi un bénéfice trimestriel net en retrait. Ses ventes ont pâti des restrictions liées au Covid-19 sur le marché chinois et des perturbations dans ses usines au Vietnam. Le groupe a abaissé sa prévision de marge opérationnelle mais maintenu celle de bénéfice net annuel.

Son rival Puma (-2,37% à 65,82 euros) était aussi délaissé.

Les monnaies reculent encore face au dollar

L'euro continuait de glisser face au billet vert, à 1,0515 dollar, alors que la livre reculait de 1,6% après les annonces de la Banque d'Angleterre.

Le bitcoin, fortement chahuté lors de la séance précédente, se stabilisait à 36'448 dollars.

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