LONDRES (Reuters) - Le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, va présenter ce mercredi un premier ensemble de mesures qu'il entend mettre en oeuvre pour concrétiser ses promesses électorales - la reconstruction du pays après des années de croissance économique au ralenti et de crises politiques.

Comme le veut la tradition, il appartient au roi Charles III de lire devant les élus de la Chambre des communes, au cours d'une cérémonie marquant le début de la nouvelle législature, les projets de loi que le gouvernement travailliste entend faire adopter en priorité.

Après quatorze années de pouvoir conservateur, le Royaume-Uni a basculé il y a près de deux semaines au centre-gauche avec la victoire massive du Labour lors des élections législatives.

Il est attendu que les dizaines de projets de loi présentés mercredi portent sur la relance de l'économie, avec notamment des réformes pour faciliter les constructions de nouvelles habitations et accélérer les livraisons de projets majeurs d'infrastructures, tout en créant des emplois.

"Le moment est venu d'enlever les freins de la Grande-Bretagne", a déclaré Keir Starmer dans un communiqué, se disant "déterminé à créer de la richesse" pour l'ensemble des classes de la population britannique. "C'est la seule manière pour notre pays de progresser", a-t-il ajouté.

Auréolé de l'une des victoires électorales les plus éclatantes de l'histoire moderne du pays, faisant de lui le dirigeant britannique le plus puissant depuis l'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair (1997-2007), Keir Starmer n'en a pas moins de grands défis à relever, comme restaurer le fonctionnement des services publics avec une marge de manoeuvre financièrement étroite.

Charles III prononcera devant les parlementaires à 10h30 GMT le discours rédigé par le nouveau gouvernement, qui devrait s'inscrire dans la lignée des promesses effectuées par le Labour durant la campagne électorale, tout en dessinant un tableau plus précis des priorités immédiates de Keir Starmer.

D'après les services du Premier ministre, le gouvernement va annoncer des projets de loi destinés à "accélérer le processus de planification" pour répondre à la pénurie de logements et réduire les délais qui plombent de nombreux projets d'infrastructures.

Le gouvernement veut aussi opérer une renationalisation progressive du réseau ferroviaire et fixer des tarifs abordables afin de susciter un engouement pour le train. Il s'agira grosso modo d'une marche arrière par rapport à la privatisation des chemins de fer menée dans les années 1990 par le gouvernement conservateur de l'époque.

(Andrew MacAskill; version française Jean Terzian)

par Andrew MacAskill