LONDRES (Reuters) - Charles III a présenté mercredi devant le Parlement britannique, lors du traditionnel discours du roi, le programme du nouveau gouvernement travailliste dirigé par Keir Starmer, un premier ensemble de mesures "au service du pays" que le Labour promet de reconstruire après quatorze années de pouvoir conservateur.

Fort d'une écrasante majorité à la Chambre des communes depuis les élections législatives anticipées du 4 juillet, le parti de centre gauche entend faire adopter plus de 35 projets de loi axés sur la croissance économique, la création d'emplois, la construction de nouveaux logements, l'accélération de grands projets d'infrastructure ou l'amélioration des transports.

En introduction de son discours lu par le souverain devant les Lords et les élus, Keir Starmer a promis de mettre fin à "l'ère de la performance et de l'égoïsme".

"Mon programme législatif sera basé sur les principes de sécurité, d'équité et d'opportunités pour tous", a-t-il assuré.

Le dirigeant travailliste, contraint par les limites budgétaires, a toutefois prévenu que "reconstruire [le] pays ne se fera[it] pas en une nuit".

"Les défis auxquels nous faisons face réclament un travail patient et déterminé et des solutions sérieuses", a-t-il dit.

"Nous débloquerons la croissance afin de tourner pour de bon la page de l'irresponsabilité économique et l'incapacité généralisée à affronter le futur que nous avons vues sous le gouvernement conservateur", a poursuivi le Premier ministre.

Le gouvernement travailliste souhaite notamment adopter une législation "visant à accélérer et rationaliser le processus de planification" afin de remédier à la pénurie de logements et réduire les délais de mise en oeuvre des grands travaux.

Le Labour envisage aussi de renationaliser progressivement le réseau ferroviaire, privatisé par les tories dans les années 1990, dans le but de proposer des tarifs plus abordables. L'Etat reprendrait le contrôle à l'expiration des contrats d'exploitation actuellement aux mains d'entreprises privées.

Le gouvernement travailliste compte encore renforcer le rôle de l'Office for Budget Responsibility, l'agence chargée de superviser les comptes publics. L'ex-Première ministre conservatrice Liz Truss s'était passée de son avis lors de la mise au point de son "mini-budget" en 2022, provoquant une crise financière et sa démission dans la foulée.

Sur le plan diplomatique, Keir Starmer a prôné un nouveau départ dans les relations avec l'Union européenne après les années chaotiques du Brexit et prôné un "nouveau pacte de sécurité afin de renforcer la coopération".

(Andrew MacAskill, Elizabeth Piper et Alistair Smout; version française Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse, édité par Kate Entringer)