* Hausse des créations d'emplois mais baisse des salaires

* Le pétrole retombe après deux jours de pause

* Le Dow perd 0,95%, le S&P 0,84% et le Nasdaq 0,68%

* Sur la semaine, le Dow a cédé 0,5%, le S&P 0,6%, le Nasdaq 0,5%, (Actualisé avec pétrole, dollar et Treasuries)

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK, 9 janvier (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse vendredi après sa vive hausse des deux séances précédentes, à la suite de la publication d'un rapport sur l'emploi qui envoie des signaux contradictoires sur l'état de l'économie américaine.

Les trois grands indices ont fini la semaine en légère baisse et sont repassés en territoire négatif sur 2015.

L'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu en décembre et le nombre de postes créés le mois précédent a été révisé en hausse. Mais les salaires ont baissé.

"De toute évidence, c'est très positif pour l'économie. Mais ce qui est vraiment troublant, c'est l'absence de croissance des salaires, et même une baisse en décembre", dit David Kelly, responsable de la stratégie chez JPMorgan Funds à New York.

"Nous verrons les salaires augmenter au début de l'année, ce qui devrait encourager la Fed à commencer à relever ses taux en juin. Même s'ils respectent leur programme, ils sont largement à la traîne par rapport à l'état de l'économie."

Autre indicateur favorable à la croissance au quatrième trimestre, les stocks des grossistes ont augmenté en novembre à leur rythme le plus rapide en sept mois.

L'indice Dow Jones a perdu 170,50 points, soit 0,95%, à 17.737,37 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 17,33 points, soit 0,84%, à 2.044,81 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 32,12 points (-0,68%) à 4.704,07 points.

Sur la semaine, le Dow a perdu 0,5%, le S&P 0,6% et le Nasdaq 0,5%, pour la deuxième semaine de baisse d'affilée.

Avec le gain cumulé de près de 3% sur les sessions de mercredi et de jeudi, le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, était tout juste repassé en territoire positif depuis le début de l'année, après avoir gagné près de 11,5% en 2014 et non loin de 30% en 2013.

Ce récent rebond du S&P, intervenu après une baisse cumulée de plus de 4% sur les cinq séances précédentes, s'explique notamment par la perspective de voir la Banque centrale européenne (BCE) adopter un programme d'assouplissement quantitatif dans les semaines à venir et par le sentiment des investisseurs que la croissance de l'économie américaine reste vigoureuse malgré la déprime de la conjoncture mondiale.

Les résultats du quatrième trimestre des sociétés du S&P-500 démarrent la semaine prochaine, avec notamment ceux de JPMorgan Chase et Wells Fargo. Les deux titres ont figuré parmi les plus fortes baisses du jour avec des pertes respectives de 1,7% et 1,6%. L'indice S&P des valeurs financières a perdu 1,3%, plus forte baisse sectorielle.

Aux valeurs, le groupe pharmaceutique Abbvie a perdu 2,74% après avoir annoncé une prévision de bénéfice par action 2015 supérieure au consensus, en misant sur une percée de son traitement oral contre l'hépatite C, le Viekira Pak, qui a reçu en décembre son autorisation de mise sur le marché.

Bed Bath & Beyond a reculé de 6,75% après avoir progressé de 26% depuis la publication des résultats du deuxième trimestre le 23 septembre. Le distributeur d'articles pour la maison a annoncé un chiffre d'affaires légèrement inférieur aux attentes pour le troisième trimestre de son exercice financier.

Le distributeur à bas prix Five Below a chuté de 19,36% après avoir annoncé des prévisions de chiffre d'affaires et de résultats inférieurs aux attentes de Wall Street.

Les cours des obligations du Trésor américain ont progressé, portée par le sentiment que la hausse des taux s'éloigne. La perception sur les marchés de la probabilité que la Réserve fédérale américaine relève ses taux directeurs d'ici septembre est tombée à 52%, contre 60% avant les chiffres de l'emploi.

Les cours du pétrole ont fini en baisse sur le marché new-yorkais Nymex après deux jours de pause - le Brent et le brut léger américain ayant tous deux touché en séance leurs plus bas niveaux depuis avril 2009 - dans un climat d'inquiétude persistante face à une offre surabondante sur le marché mondial.

Le dollar est retombé par rapport à ses plus hauts de neuf ans atteint jeudi, victime que quelques prises de profits. La devise américaine se traite à 1,8844 pour un euro. (Juliette Rouillon pour le service français)