* Le Dow a gagné 0,36%, le S&P 0,45%, le Nasdaq Composite 0,52%

* Soutien des statistiques qui occultent la chute des cours pétroliers

* La crainte d'un "shutdown" vient limiter les gains (Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

par Chuck Mikolajczak et Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 11 décembre (Reuters) - Wall Street a terminé en nette hausse jeudi, après trois séances dans le rouge, portée par une salve d'indicateurs économiques laissant penser que l'économie peut s'affranchir des implications négatives induites par la chute des cours pétroliers.

Toutefois, l'impact de la série de séances baissières s'est fait encore ressentir en ce que la Bourse a réduit ses gains dans les tout derniers échanges, accompagnant une nouvelle baisse des cours du brut et surtout la crainte d'une fermeture des administrations fédérales si la loi de Finances n'est pas adoptée d'ici minuit.

L'indice Dow Jones a gagné 63,19 points (0,36%) à 17.596,34 et le S&P-500 9,19 points (0,45%) à 2.035,33. Le Nasdaq Composite a pris 24,14 points (0,52%) à 4.708,16.

L'indice S&P-500 avait perdu plus de 1% mercredi et cédé 2,4% durant les trois séances précédentes, le marasme pétrolier affectant sensiblement les valeurs de l'énergie, lequel a gagné 0,03% après être passé un moment dans le négatif.

Ce secteur est en baisse de 12,8% depuis le début de l'année et est celui qui a réalisé la plus mauvaise performance des 10 grands indices sectoriels du S&P.

Le brut est en recul de plus de 40% depuis ses pics de juin et le contrat de janvier sur le brut WTI texan est passé ce jeudi sous les 60 dollars, pour la première fois depuis cinq ans.

Mais la tourmente des marchés pétroliers semble avoir encouragé les Américains à dépenser à l'amorce des fêtes de fin d'année comme semble le montrer les ventes au détail de novembre qui ont augmenté plus que prévu.

Ainsi l'indice des valeurs de la distribution a gagné 1%, porté par une hausse de 1,34% de Home Depot.

"Cela donne à penser que globalement les dépenses de consommation vont être solides et le rally d'aujourd'hui confirme la reprise du rally de fin d'année qui portera sans doute le S&P autour des 2.100", a dit Peter Cardillo (Rockwell Global Capital).

Un autre indicateur a été porteur, les inscriptions hebdomadaires au chômage, en recul et légèrement inférieures aux attentes.

Deux autres statistiques ont été publiées durant la séance.

Les prix à l'importation ont subi en novembre leur plus forte baisse depuis près de deux ans et demi, conséquence de la chute des cours pétroliers, tandis que la hausse des stocks des entreprises hors automobile s'est légèrement accélérée en octobre, ce qui là pourrait affecter les estimations sur la croissance de l'économie américaine au quatrième trimestre.

Aux valeurs, Staples a gagne 8,7% et Office Depot 12,12%. Wall Street soupçonne le fonds d'investissement Starboard Value de vouloir provoquer une fusion entre les deux sociétés spécialisées dans les fournitures de bureau.

Lululemon Athletica a bondi de 9%, en réaction à ses résultats trimestriels qui ont dépasse le consensus.

Quelque 7,2 milliards d'actions ont changé de mains, au-dessus de la moyenne de 6,9 milliards des cinq dernières séances, selon BATS Global Markets.

On compte 1,38 hausse pour une baisse sur le Nyse et 1,53 hausse pour une baisse sur le Nasdaq.

Pour sa part, le dollar s'est repris après trois journées de baisse, dopé par les ventes au détail et les inscriptions au chômage, des indicateurs qui plaident pour une remontée des taux d'intérêt aux USA l'an prochain.

Cela étant, ces indicateurs n'ont fait qu'amplifier une tendance qui était déjà à la reprise pour le billet vert.

L'euro a lui été affecté par le fait que les banques de la zone euro n'ont collecté que 129 milliards d'euros lors de la deuxième opération de TLTRO (prêts à long terme ciblés) de la Banque centrale européenne (BCE).

Sur le marché des Treasuries, les emprunts longs ont monté et la courbe des rendements est la plus plate depuis six ans, en raison d'une forte demande pour une adjudication de 13 milliards de dollars de papier à 30 ans, faite aux rendements les plus bas depuis 2012. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)