Wall Street est attendue en baisse mardi matin dans le sillage de l'avertissement lancé par le distributeur Target, qui est venu inquiéter le marché quant à la vigueur de la consommation aux Etats-Unis.

Une demi-heure avant l'ouverture, les contrats à terme sur les grands indices new-yorkais abandonnent entre 0,8% et 1,3%, annonçant un début de journée dans le rouge.

Le secteur de la distribution devrait être tout particulièrement attaqué, alors que la chaîne de supermarchés Target a livré des prévisions de marges décevantes pour la seconde fois en moins de trois semaines.

Target, l'un des principaux acteurs du marché de la grande distribution aux Etats-Unis, dit désormais anticiper une marge opérationnelle aux environs de 2% pour son deuxième trimestre comptable, contre 5,3% jusqu'à présent.

Le groupe de Minneapolis, dont le cours de Bourse décroche de plus de 7% en préouverture, explique qu'il va en effet devoir procéder à des démarques supplémentaires afin de se débarrasser de ses stocks excédentaires.

Les investisseurs s'inquiètent de la menace que peut constituer un éventuel ralentissement de la consommation, un poste qui représente près des deux-tiers du PIB américain et qui a plutôt bien résisté jusqu'ici.

Malgré le choc inflationniste, les ménages ont réussi à maintenir un bon rythme de dépenses car ils ont accumulé de l'épargne durant la pandémie et car ils n'hésitent plus à faire un usage intensif de leurs cartes de crédit aujourd'hui.

'Cela laisse penser que les difficultés rencontrées par Target sont davantage d'origine interne qu'externe', fait valoir John Zolidis, un analyste qui connaît bien le secteur.

Dans les cotations avant-Bourse, Walmart et Home Depot - les deux grands géants de la distribution américaine - cédaient néanmoins plus de 2%.

La tendance à la prudence ne s'est pas amoindrie avec l'annonce, une heure avant l'ouverture, d'un déficit commercial en repli à 87,1 milliards de dollars au mois d'avril, par rapport à celui de 107,7 milliards du mois précédent.

D'après le Département du Commerce, cette contraction d'un mois sur l'autre reflète à la fois une diminution des importations de biens et services, et une croissance des exportations du pays.

Les actions américaines ont repris du terrain depuis leur plus bas du mois de mai, mais certains analystes estiment que la consolidation du marché n'est pas terminée.

Les incertitudes sur la vigueur de l'inflation, le ralentissement de la croissance et le calendrier du resserrement monétaire de la Fed devraient fragiliser le marché et maintenir la volatilité dans les semaines à venir.

Dans ce contexte, les investisseurs resteront attentifs aux signaux susceptibles d'influencer les décisions de la Réserve fédérale, à commencer par les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis qui paraîtront vendredi.

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