New York (awp/afp) - Les marchés ont terminé en léger repli mardi, après la publication de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui a certes encore progressé, mais dans lequel les investisseurs ont préféré voir quelques signes d'espoir.

L'inflation américaine s'est encore accélérée en mars, atteignant son plus haut niveau depuis 1981, à 8,5% sur un an, contre 7,9% en février, en raison principalement de la hausse des prix de l'essence qui ont bondi avec la guerre en Ukraine.

Toutefois, les investisseurs retiennent notamment que l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation, a ralenti par rapport à février, à 0,3% contre 0,5%.

Mais dès lundi soir, la Maison Blanche avait averti d'un niveau "extraordinairement élevé", de l'inflation, faisant reculer les indices américains lundi.

La Bourse de New York, qui avait bien commencé la séance mardi malgré cette forte inflation américaine, a inversé sa course et terminé en repli avant le début de la saison des résultats d'entreprises qui commence mercredi avec les banques.

L'indice Dow Jones, qui avait pris plus de 1% en matinée, a perdu 0,26%.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,30% et le S&P 500 a cédé 0,34%.

En Europe, les Bourses ont fini dans le rouge mais ont repris du terrain par rapport au début de séance. Paris a reculé de 0,28%, Londres de 0,55%, Francfort de 0,48% et Milan de 0,33%.

"Les marchés s'attendaient au pire", confirme Matt Peron, de Janus Henderson. Même "s'il n'y a pas grand chose pour se réjouir", dans les chiffres du jour, si ce n'est l'inflation sous-jacente, "la clé maintenant est de savoir si l'inflation est à son pic, et si oui, à quel rythme elle va ralentir", analyse-t-il.

Sur le marché obligataire, qui s'est considérablement tendu ces dernières semaines, le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain, après avoir atteint son plus haut depuis 2018, reculait pour s'établir à 2,72% vers 20H30 GMT contre 2,78% la veille.

La publication n'est toutefois pas de nature à changer la vision de la Réserve fédérale américaine dans les prochains mois.

Pour Kathy Lien, de BK Asset Management, les marchés, d'abord intéressés par "une inflation sous-jacente jugée plutôt bénigne, se sont ensuite focalisés sur le fait que la Banque centrale américaine (Fed) a clairement fait savoir qu'elle allait sévèrement relever les taux le mois prochain".

La Fed a commencé mi-mars à relever ses taux directeurs et a averti qu'elle allait continuer à resserrer sa politique monétaire dans les mois à venir, à coup de hausses de ses taux directeurs et de vente d'actifs.

En Europe les taux d'intérêt souverains ont suivi la même tendance, avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne de jeudi.

Les banques allemandes vendues

Les titres des banques allemandes Commerzbank (-8,47%) et Deutsche Bank (-9,36%) ont nettement chuté sur l'ensemble de la séance, la raison étant la vente d'importants paquets d'actions par le fonds d'investissement américain Capital Group, selon des informations rapportées par Bloomberg. Capital Group n'a pas souhaité commenter tandis que Deutsche Bank s'est dite "confiante" dans sa stratégie énoncée en mars.

Les grands noms de la tech oscillent

Les grands noms du secteur technologique, en hausse en début de séance, ont connu des fortunes diverses: Tesla et Apple ont pris plus de 1% mais Facebook (Meta) et Netflix ont perdu autant. En Europe, Dassault Systèmes (+0,65%) a échappé au mouvement de baisse.

Rebond du pétrole, au-dessus des 100 dollars, le dollar monte

Les deux références du pétrole ont terminé mardi en hausse de plus de 6%, galvanisées par l'allègement des mesures anti-Covid en Chine, ce qui devrait soutenir la demande, tandis que l'Opep prévient qu'elle ne pourra pas compenser l'offre russe.

Le Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, a progressé de 6,25% à 104,64 dollars le baril, et le WTI américain a grimpé de 6,69%, repassant au-dessus de la barre des 100 dollars pour la première fois depuis une semaine, à 100,60 dollars.

Vers 18H40 GMT, le Dollar index, qui compare le billet vert à un panier d'autres grandes monnaies, grimpait à 100,31 points, un plus haut depuis mai 2020.

L'euro lâchait 0,52% à 1,0827 dollar pour un euro, un nouveau plus bas depuis mai 2020, au début de la pandémie.

Le bitcoin lâchait 0,44% à 39.669 dollars. Le marasme des marchés l'avait fait plonger en séance lundi à un plus bas depuis un mois, à 39.235 dollars.

afp/al