Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux reculaient mardi, freinés par les risques d'un resserrement monétaire plus sévère après des données économiques solides en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que par des tensions géopolitiques.

Après un weekend de trois jours, Wall Street évoluait en nette baisse: le Dow Jones reculait de 1,12%, le S&P 500 de 1,11% et le Nasdaq de 1,02% vers 14H50 GMT.

Les indices européens s'essoufflaient à Paris (-0,32%), Francfort (-0,39%), Londres (-0,35%) et Milan (-0,58%).

L'actualité du jour est marquée par les indicateurs avancés de l'activité économique PMI des deux côtés de l'Atlantique.

A chaque fois, ils ont montré une résilience de l'économie plus forte qu'anticipé, avec une accélération de l'activité en France et en Allemagne, où le moral des investisseurs a aussi continué de s'améliorer en février. Aux Etats-Unis, l'activité a progressé dans les services mais a reculé dans l'industrie, tout en faisant à chaque fois mieux qu'attendu par les analystes.

Cette embellie soutient l'idée que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait prolonger son cycle de resserrement monétaire pour combattre l'inflation.

Depuis plusieurs semaines, les banquiers centraux répètent que la fin de la série des hausses de taux n'est pas pour tout de suite mais les marchés ont, jusqu'à récemment, apporté peu de crédit à ces déclarations.

L'ambiance a changé depuis quelques séances, ce qui se traduit notamment par une hausse des taux sur le marché obligataire. Le taux d'intérêt pour l'emprunt américain à 10 ans --échéance qui fait référence-- montait mardi pour atteindre 3,90%, contre 3,82% la veille. Celui de la France grimpait à 2,99%, contre 2,92% la veille, et celui de l'Allemagne à 2,52%, contre 2,46% la veille.

Le marché "a sans doute cru trop vite en une pause dans le cycle monétaire", estiment les experts de Fidelity International dans une note.

Outre les craintes sur l'environnement monétaire, les tensions internationales freinaient aussi l'appétit pour les actifs risqués.

Le président russe Vladimir Poutine a en effet promis mardi de poursuivre sa campagne militaire en Ukraine, près d'un an après le début de l'offensive, alors que son homologue américain Joe Biden a effectué une visite surprise à Kiev lundi, promettant de nouveaux armements et un soutien "indéfectible" à son allié ukrainien.

La distribution américaine peu optimiste

A Wall Street, les géants de la distribution Walmart (-0,92%) et Home Depot (-4,45%), spécialisé dans le bricolage, baissaient après leur publication annuelle. Plus que le résultat de 2022, ce sont les prévisions prudentes pour 2023 dans un contexte de forte inflation qui ont refroidi les investisseurs.

HSBC bondit, Credit Suisse au plus bas

La banque HSBC a annoncé une augmentation de 17,6% de son bénéfice net en 2022. Le patron du géant bancaire a souligné une "bonne performance à travers ses activités mondiales". L'action montait de 4,50%, vers 14H40 GMT.

A l'inverse, son homologue Credit Suisse chutait de 5,38%, après avoir atteint plus tôt un plancher historique à 2,52 euros, à la suite de rumeurs de presse affirmant que le gendarme suisse des marchés était en train d'examiner des propos de son président en décembre sur les sorties de fonds.

La défense mise en avant

Le contexte géopolitique tendu après presque un an de guerre en Ukraine profitait au secteur de la défense. Le Suédois Saab prenait 4,75%, Rheinmetall 3,37%, Thalès 2,44% et Leonardo 2,64%.

Du côté des devises et du pétrole

La livre grimpait face à l'euro et au dollar, soutenue par la croissance de l'activité économique au Royaume-Uni en février, selon l'indice PMI Flash de S&P Global.

Vers 14H40 GMT, la livre gagnait 0,62% à 88,19 pence pour un euro et 0,44% à 1,2094 dollar pour une livre.

Les prix du pétrole oscillaient, pris entre les attentes d'une reprise de la demande chinoise et les inquiétudes concernant l'économie mondiale. Le baril de WTI américain pour livraison en mars, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 0,59% à 76,79 dollars alors que celui de Brent de la mer du Nord reculait de 0,40% à 83,73 dollars, vers 14H30 GMT.

afp/jh