Avant d'établir son nouveau record, le S&P 500 a évolué dans une fourchette d'une dizaine de points au cours des 13 dernières séances, signe que les investisseurs avaient besoin de nouveaux catalyseurs pour porter l'indice.

"A mesure que les marchés progressent, les mouvements haussiers sont de plus en plus limités ce qui signifie que la tendance commence à dater et que nous aurons besoin d'un repli", dit Mark Arbeter, stratège de Standard & Poor's à New York.

Selon lui, les marchés d'actions pourraient reculer de 3% à 4%.

Depuis le début de l'année, le S&P 500, indice préféré des gérants de fonds, a pris 10%, alimenté par une forte progression des résultats et par la poursuite de la politique accommodante de la Réserve fédérale. La crise bancaire chypriote a cependant légèrement grippé la machine d'autant que l'économie américaine envoyait des signaux contrastés.

Sur les 13 dernières semaines, l'indice a terminé en hausse à 11 reprises, pour finalement n'afficher qu'une progression de 0,4% alors que l'indice Vix, baromètre de la volatilité, enregistrait une progression de 14,5%.

La question de savoir si les marchés sont en mesure de poursuivre leur hausse trouvera une réponse dès la semaine prochaine avec une série de tests qui permettront de se faire une opinion plus précise des capacités de hausse.

Les investisseurs suivront avec attention l'évolution du dossier chypriote, mais également la publication d'un certain nombre d'indicateurs dont celui des créations d'emplois en mars. Selon les économistes interrogés par Reuters, 236.000 postes ont été créés le mois dernier, mais le taux de chômage devrait demeurer à 7,7%.

Un chiffre de créations de postes trop élevé pourrait avoir l'effet paradoxal de faire reculer les marchés, de peur qu'il incite la Réserve fédérale à mettre fin prématurément à ses mesures d'assouplissement quantitatif.

"Il y aura ceux qui craignent que si la situation s'améliore de manière trop spectaculaire ou trop rapidement, la Fed doive mettre le pied sur le frein", prévient Kristina Hooper d'Allianz Global Investors.

Nicolas Delame pour le service français