Malgré des indicateurs économiques positifs publiés avant l'ouverture, une timide tentative de rebond en début de séance a fait long feu et les inquiétudes sur le "mur budgétaire" ont vite repris le dessus.

L'indice Dow Jones a reculé de 121,41 points (0,94%) à 12.811,32 points après avoir déjà lâché 2,36% mercredi.

Le S&P-500, dont la baisse de 2,37% mercredi était la plus forte depuis le 1er juin, a encore cédé 17,02 points ou 1,22% à 1.377,51. L'indice de référence est passé en fin de séance sous sa moyenne mobile des six derniers mois (1.380 points) pour la première fois depuis le 6 juin, un mauvais signal technique.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a ajouté 1,42% aux 2,48% perdus la veille, clôturant en baisse de 41,70 points à 2.895,58.

Barack Obama a, sitôt réélu, appelé de ses voeux un compromis avec les dirigeants de la Chambre des Représentants et du Sénat pour éviter le "mur budgétaire" ("fiscal cliff"), ces quelque 600 milliards de dollars de hausses d'impôts et de réduction des dépenses qui, faute d'accord entre la Maison blanche et le Congrès, menacent de s'appliquer début 2013 au risque de faire dérailler la reprise économique.

Mais le marché craint des négociations difficiles avec la majorité républicaine de la Chambre, confirmée par les élections de mardi.

"Comment un investisseur s'adapte-t-il à la perspective de hausses d'impôts sur les plus-values et les dividendes ? En vendant !", résume Bucky Hellwig, gérant chez BB&T Wealth Management à Birmingham, dans l'Alabama. "Cela semble être le thème dominant sur le marché aujourd'hui".

Les deux indicateurs du jour n'ont pas suffi à inverser la tendance. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé à 355.000 contre 363.000 la semaine dernière, un chiffre meilleur que prévu mais faussé par l'ouragan Sandy . Autre signal positif, le déficit commercial s'est légèrement réduit en septembre grâce à une hausse des exportations, laissant entrevoir une croissance plus importante que prévu au troisième trimestre.

MCDONALD'S TIRE LE DOW À LA BAISSE

Valeur emblématique de Wall Street, McDonald's a abandonné 1,99% à 85,13 dollars, après un plus bas de l'année de 84,96 dollars. Le géant américain de la restauration rapide a annoncé une baisse de 1,8% de ses ventes mondiales en octobre, une première depuis mars 2003.

Par contraste, son concurrent Wendy's, deuxième chaîne de hamburgers aux Etats-Unis, a annoncé au même moment une progression de 2,7% de ses ventes au troisième trimestre. Le titre a fini sur un gain de 3,05% après avoir affiché en matinée une hausse de plus de 7%.

Aux technologiques, Apple, en baisse de 3,6% à 537,75 dollars, a continué de pâtir d'inquiétudes sur les capacités de production de son iPhone5. Le titre a perdu plus de 20% depuis son plus haut record de 705 dollars atteint pendant la séance du 21 septembre.

Vedette du jour, le fabricant de puces Qualcomm - fournisseur d'Apple - s'est adjuge 4,39% après la publication de résultats et d'un chiffre d'affaires trimestriels supérieurs aux attentes et l'annonce de bonnes perspectives.

Caroline Valetkevitch et Chuck Mikolajczak, Véronique Tison pour le service français