La Bourse a rebondi après la publication de l'indice "Philly Fed", attestant d'une reprise inattendue de l'activité économique dans le nord-est des Etats-Unis en mai.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage avait préparé le terrain en diminuant contre toute attente.

Devant l'intensification des pressions à Washington, le département de la Justice a désigné mercredi l'ancien directeur du FBI Robert Mueller comme procureur spécial pour enquêter sur les soupçons de collusion entre la Russie et l'équipe de campagne de Donald Trump.

Ce dernier a qualifié jeudi la désignation de ce procureur de "plus grande chasse aux sorcières" de l'histoire des Etats-Unis, quelques heures après avoir plaidé en faveur d'une enquête approfondie.

Mais pour le marché, c'est plutôt une bonne nouvelle, de l'avis de Janna Sampson (OakBrook Investments). "Quel que soit le résultat (de cette enquête), on peut penser qu'il sera peut-être exact et objectif", a-t-elle dit.

Les indices ont brièvement réduit leurs gains modestes à la suite d'informations suivant lesquelles un véhicule avait renversé plusieurs personnes à Times Square et fait un mort, sans que cet acte ait apparemment un caractère terroriste, selon les autorités.

La Bourse a accru ses gains en fin de séance, le rétrogradage de mercredi ayant représenté pour le lendemain une opportunité de rachats de titres à bon compte.

L'indice Dow Jones a gagné 56,09 points (0,27%) à 20.663,02 points. Le S&P-500, plus large, a pris 8,69 points (0,37%) à 2.365,72 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 43,89 points (0,73%) à 6.055,13 points.

Aux valeurs, Apple a récupéré 1,5%, après avoir subi son recul le plus vif depuis plus d'un an.

Cisco Systems, qui a publié mercredi une prévision de chiffre d'affaires inférieure aux attentes pour le trimestre en cours, a en revanche décroché de 7,2%.

Wal-Mart a progressé de 3,2%, ayant annoncé jeudi une hausse légèrement plus marquée que prévu de ses ventes à surface comparable aux Etats-Unis au premier trimestre, à la faveur d'une meilleure fréquentation de ses magasins et de l'explosion de ses ventes en ligne.

Le volume a représenté 8,16 milliards de titres échangés contre une moyenne de 6,99 milliards sur les 20 dernières séances.

Les statistiques du jour ont aussi dynamisé le dollar car elles plaident pour une poursuite du cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale.

Le billet vert a aussi profité d'une hausse des rendements obligataires qui a coïncidé avec les meilleurs niveaux des indices de Wall Street.

Pour autant, cette montée des rendements a été minime: le rendement du 10 ans ressort à 2,23% contre 2,22% mercredi. Le spread avec le papier à deux ans est tombé à 95 points de base, au plus bas depuis le 27 octobre, les investisseurs recherchant des obligations à plus long terme.

L'indice du dollar, qui suit son évolution face à un panier de devises de référence, a progressé de 0,35%, tandis que l'euro a cédé 0,55% et le yen 0,65%.

Montée de la Bourse rime souvent avec repli des valeurs refuge, comme en témoigne l'or, dont le cours spot a fléchi de 1,0% à 1.247,36 dollars l'once.

Sur le marché pétrolier, les cours ont terminé en hausse une journée heurtée sur le Nymex, les traders estimant que l'Opep, et d'autres pays hors du cartel, parviendront à entériner une prolongation de l'accord de réduction de la production lors de leur réunion de la semaine prochaine.

(Avec Dion Rabouin, Karen Brettell, Saqib Iqbal Ahmed, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Yashaswini Swamynathan et Sinead Carew