Les commandes à l'industrie américaine ont progressé de 1,8% en décembre, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 2,2%.

Les incertitudes politiques ont fait à nouveau leur apparition dans la zone euro et cet élément qui a plombé les Bourses européennes ce lundi a également influencé négativement les investisseurs de Wall Street.

L'indice Dow Jones a perdu 129,71 points (0,93%) à 13.880,08 points. Le S&P-500 a cédé 17,46 points (1,15%) à 1.495,71 points. L'indice Nasdaq Composite a laissé 47,93 points (1,51%) à 3.131,17 points.

L'indice S&P avait monté vendredi, au point de ne se retrouver qu'à une soixantaine de points de son record en séance de 1.576,09, tandis que l'indice Dow Jones n'avait plus fréquenté la zone au-dessus des 14.000 points depuis octobre 2007.

Le S&P est en hausse de 5,5% depuis le début de l'année, près de la moitié de ses gains s'étant inscrits après que les parlementaires américains eurent momentanément évité le "mur budgétaire".

Signe que les investisseurs sont moins à l'aise qu'il y a quelques jours, l'indice de volatilité du CBOE, encore appelé indice de la peur, a bondi de 13,72%.

"Les éléments techniques montrent un S&P suracheté et les signes avant-coureurs de risque, comme le rendement à 10 ans espagnol, bien plus difficiles à mater pour les banquiers centraux, ont rebondi par rapport à leurs plus bas récents", observe Peter Cecchini (Cantor Fitzgerald).

"Le marché était mûr pour un rétrogradage, ce n'est pas vraiment une surprise. Je pense qu'on se cherche un prétexte pour vendre", dit Michael James (Wedbush Morgan).

Les statistiques économiques dans l'ensemble renvoient à une reprise modeste de l'économie américain mais elles ne sont pas suffisamment robustes pour remettre en cause le sentiment des investisseurs qui est que la Réserve fédérale poursuivra sa politique de soutien à la croissance.

Aux valeurs, Oracle a perdu près de 3%, après avoir annoncé le rachat de l'équipementier de réseau Acme Packet, spécialisé dans l'accélération de la transmission de la voix, de vidéos et de données à travers les réseaux pour environ deux milliards de dollars.

McGraw-Hill a chuté de près de 14%. L'agence de notation Standard & Poor's, sa filiale, a fait savoir lundi qu'elle serait sans doute la cible d'une procédure au civil du département de la Justice des Etats-Unis concernant des ratings sur des obligations adossées à des créances hypothécaires avant la crise financière de 2008.

Pour ce qui concerne les résultats de sociétés, sur 256 entreprises de l'indice S&P qui ont publié, 68,4% ont battu le consensus à comparer à une moyenne de 62% depuis 1994 et une moyenne de 65% sur les quatre trimestres passés, selon des données Thomson Reuters.

Toujours selon ces données, les bénéfices des sociétés du S&P-500 auraient augmenté de 4,4% durant le quatrième trimestre contre +1,9% prévu au démarrage de la "saison" des résultats et +9,9% anticipés le 1er octobre.

Angela Moon et Caroline Valetkevitch, Wilfrid Exbrayat pour le service français