Au contraire, de nombreux conseillers financiers préviennent leurs clients qu'il faut redoubler de prudence s'ils souhaitent revenir sur les marchés d'actions ou procéder à des ajustements sur leurs portefeuilles.

Beaucoup s'interrogent sur la marge de progression qu'il reste aux marchés pour qu'ils poursuivent leur marche en avant et certains observateurs soulignent que plusieurs indicateurs tendent à montrer que le marché est actuellement "sur-acheté".

Reste que les éléments plaidant en faveur de l'investissement sur les marchés d'actions sont encore nombreux. Le dernier soutien en date est venu de la publication vendredi des chiffres officiels de l'emploi américaine, bien meilleurs qu'attendu.

"Nous disons à nos client d'adopter une approche plus défensive", a déclaré Frank Fantozzi, directeur général de Planned Financial Services, un gestionnaire de fortune indépendant basé à Cleveland.

Il reconnaît toutefois qu'actuellement, les marchés d'actions figurent parmi plus attractifs.

"Si je devais choisir une catégorie, je continuerais à m'intéresser aux actions", a dit Frank Fantozzi. "Nous continuons de penser que sur l'année, le marché terminera en hausse."

Le Dow Jones a retrouvé mardi dernier des niveaux qu'il n'avait plus atteint depuis 2007 et il est resté sur cette trajectoire le restant de la semaine. Quant au S&P 500, il a terminé vendredi à moins de 1% de son record absolu, atteint le 9 octobre 2007.

Les valorisations restent cependant relativement attrayantes. Le ratio PER à douze mois du S&P est actuellement à 13,8%, un niveau inférieur à sa moyenne historique de 13,8%.

D'autres observateurs jugent eux aussi que l'heure est encore à l'investissement même si la prudence doit rester de mise.

De nombreux dossiers restent en effet sur la table en plaident en faveur de la retenue.

Aux Etats-Unis, la question budgétaire n'a toujours pas été résolue tandis que la crise de la zone euro est encore loin de trouver son issue.

"J'essaye de dire aux gens que même si nous sommes sur un bel élan, il y aura sans doute des revers", a souligné Rodd Newhouse, conseiller financier chez Wells Fargo.

Pour certains, il est peut-être l'heure de marquer une pause.

Paul Mendelsohn, investisseur en chef chez Windham Financial Services, expliquent que ses modèles informatiques tendent à montrer que le marché est allé trop loin. Il a expliqué avoir réduit son exposition sur les actions au cours des dernières semaines. "Je vais rester sur une ligne prudente", a-t-il dit.

D'autres que lui conseillent à leurs clients de se mettre à la chasse aux bonnes affaires en privilégiant les titres bon marché tout en vendant des titres qui ont montré de fortes hausses.

Nicolas Delame pour le service français

par Caroline Valetkevitch