Les investisseurs cherchent toujours néanmoins à prendre la mesure de l'onde de choc provoquée par la Banque nationale suisse (BNS) avec l'abandon du cours plancher du franc suisse.

Cette décision inattendue de la BNS a alimenté l'incertitude sur les marchés, une semaine avant une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) qui, selon les paris des investisseurs, devrait annoncer un plan massif de rachats de dettes souveraines (dit "assouplissement quantitatif" ou QE).

La décision de la BNS peut être interprétée comme une mesure de prévention avant cette annonce de la BCE, qui revient à faire tourner la planche à billet et qui contribuerait ainsi à affaiblir encore l'euro, notamment contre la devise suisse.

Cette volonté d'arrêter de contenir la hausse du franc peut aussi être vue comme une mesure de sauvegarde contre le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro qui déstabiliserait tout le bloc, estiment certains intervenants à New York.

L'indice Dow Jones a terminé en hausse de 190,86 points, soit 1,1% à 17.511,57 points. Le S&P-500, plus large, a pris 26,75 points, soit 1,34%, à 2.019,42 points.

Le Nasdaq Composite a avancé son côté de 63,56 points (+1,39%) à 4.634,38 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones a perdu 1,3%, le S&P-500 a reculé de 1,2% et le Nasdaq de 1,5%.

Sur le plan macroéconomique, la confiance du consommateur américain s'est améliorée début janvier pour atteindre son plus haut niveau en 11 ans, selon les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

De même, la production manufacturière a augmenté un peu plus fortement que prévu en décembre après une forte hausse le mois précédent, selon les statistiques de la Réserve fédérale, qui confirment que l'industrie américaine encaisse sans difficulté apparente l'impact de la hausse du dollar et du ralentissement économique dans plusieurs régions du monde.

JEFFERIES ACCORDE UN PRÊT À FXCM

Mais parallèlement, les prix à la consommation ont subi en décembre leur plus forte baisse depuis six ans et les pressions inflationnistes sous-jacentes restent faibles

Un tel niveau d'inflation pourrait fournir un argument supplémentaire aux partisans d'un report de la remontée des taux de la Réserve fédérale. De nombreux économistes s'attendent toutefois à ce que la Fed relève ses taux d'ici juin.

Sur le plan sectoriel, l'indice des valeurs liées à l'énergie (+3,19%) a affiché la plus forte progression des principaux indices du S&P-500, qui ont tous fini dans le vert.

Les cours du pétrole ont nettement rebondi, dopés en fin de séance par des rachats de positions à découvert avant l'arrivée à expiration du contrat mardi et affichant une hausse hebdomadaire pour la première fois en huit semaines.

La publication du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) évoquant une accumulation de signes d'un arrêt à venir de l'effondrement des cours a également apporté un soutien dès le début de séance.

Aux valeurs, le numéro un mondial des services pétroliers Schlumberger a gagné 6,13% après des résultats meilleurs qu'attendu et l'annonce de 9.000 suppressions de postes.

Goldman Sachs a perdu 0,7% après l'annonce d'une baisse de 7% de son bénéfice trimestriel.

Intel a gagné 0,7%. Le numéro un mondial des semi-conducteurs a annoncé jeudi soir des résultats du quatrième trimestre en hausse et meilleurs que prévu.

Wet Seal a plongé de 48,85%. La chaîne de prêt-à-porter a entamé jeudi soir une procédure de dépôt de bilan.

La cotation de FXCM a été suspendue alors que le cours indicatif la donnait en baisse de 88%.

Le spécialiste du courtage de devises pour les investisseurs individuels était menacé de ne pas pouvoir poursuivre ses activités après les lourdes pertes subies par ses clients la veille en raison de l'envolée du franc suisse. La banque d'investissement Jefferies et sa maison mère Leucadia ont annoncé en fin de séance lui venir en aide via un prêt de 300 millions de dollars (260 millions d'euros).

(Juliette Rouillon pour le service français)

par Caroline Valetkevitch