En dehors de cela, la semaine qui se présente va être particulièrement chargée; les intervenants de Wall Street devront en effet compter avec une avalanche d'indices sectoriels PMI lundi et mercredi, avec les réunions des banques centrales de Grande-Bretagne et de la zone euro jeudi et enfin avec la statistique de l'emploi américaine de novembre vendredi.

Autant d'éléments qui, en dehors du contexte pétrolier, sont susceptibles d'influer sensiblement sur l'orientation d'un marché où l'indice du secteur de la prospection et de la production pétrolière et gazière a chuté de 8,15% vendredi, dans le sillage d'un baril de brut américain qui a lui-même cédé près de 10% autour de 66,36 dollars, au plus bas de quatre ans et demi.

Cette glissade est intervenue au lendemain de la décision annoncée par l'Opep, à l'issue de sa réunion de Vienne, de ne pas réduire sa production.

"Nous ne savons pas si l'Opep a des motifs autres pour laisser les cours pétroliers glisser, cela affectant l'ensemble du secteur (de la prospection et de la production), ou s'il était tout simplement trop compliqué de parvenir à un consensus sur la réduction de la production", expliquait Wells Fargo Securities vendredi. "Ce qui est certain c'est que des cash flows en baisse se traduiront très certainement par une diminution des investissements de prospection et de production".

Les cours du brut américain se sont alignés sur la tendance suivie jeudi par le Brent, tous les marchés américains étant fermés jeudi pour Thanksgiving. Wall Street n'a connu par ailleurs qu'une demi-séance vendredi.

"Attendons d'observer la tendance la semaine prochaine, lorsque le marché fonctionnera à plein. Toutefois, il est certain que la baisse des cours pétroliers sera une pression de plus sur les entreprises les plus faibles du secteur, surtout dans la prospection et celles qui sont très endettées", dit Quincy Krosby (Prudential Financial).

L'indice S&P des valeurs de l'énergie a perdu 6,3% vendredi, inscrivant une perte de 10,3% depuis le début de l'année.

Quatorze des valeurs du secteur, qui en compte une quarantaine, sont à 2% ou moins d'un plus bas de 52 semaines et la pondération du secteur dans l'indice S&P-500 n'est plus qu'à un chiffre, soit moins de 8% vendredi en clôture, selon des données de Reuters. Enfin, près de 90% des valeurs du secteur se traitent en deçà de leur moyenne mobile de 100 jours.

Toutefois, cette dégringolade est aussi synonyme de bonnes affaires. "Nous sommes passés récemment d'une recommandation de sous-pondérer à une recommandation neutre sur l'énergie, donc, en tendance, nous sommes d'accord avec l'idée que cette faiblesse constitue une bonne opportunité d'achat mais dire où se trouve le plancher, c'est très difficile", observe Tony Roth (Wilmington Trust).

"Pour l'heure, le brut ne semble pas avoir de plancher et il se pourrait bien, selon nous, qu'il vienne tutoyer les 60 dollars".

Dans ce contexte, d'autres experts tels Brian Jacobsen (Wells Fargo Funds Management) anticipent une "saine consolidation" au travers d'"achats d'opportunité".

Pour Jacobsen et Krosby, la baisse des cours pétroliers et des valeurs du secteur ne veut pas dire que l'essor du schiste aux Etats-Unis est terminé mais seulement qu'il aborde sans doute une nouvelle phase de son évolution. "La renaissance n'est pas terminée, elle entre juste en phase de maturité", dit Jacobsen.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Rodrigo Campos

Valeurs citées dans l'article : DJ Industrial, Wells Fargo & Co, Prudential plc