La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que la mutinerie du chef des mercenaires russes Evgeniy Prigozhin, survenue samedi, montrait que le président Vladimir Poutine était en train de détruire son propre pays.

La visite de Mme Baerbock en Afrique du Sud intervient après que le président Cyril Ramaphosa et d'autres dirigeants africains se sont rendus en Russie et en Ukraine dans le cadre d'une mission de paix ce mois-ci.

L'Afrique du Sud a insisté sur le fait qu'elle n'était pas alignée sur la guerre menée par la Russie en Ukraine. Elle a essuyé des critiques de la part des puissances occidentales pour avoir maintenu des liens étroits avec la Russie, un allié historique.

Avant la visite, Mme Baerbock avait déclaré qu'elle souhaitait connaître le point de vue de l'Afrique du Sud sur les "développements dramatiques" en Russie et discuter de la manière dont l'Afrique du Sud peut utiliser son poids en tant que leader d'opinion africain pour contribuer à mettre fin au conflit ukrainien.

Mme Pandor a déclaré que la "tentative de mutinerie (...) n'affectera pas notre intention de continuer à dialoguer avec les deux pays, comme l'ont convenu les présidents qui faisaient partie de la mission de paix africaine".

La mission de paix à Kiev et à Moscou était préliminaire et les dirigeants des deux pays ont convenu d'organiser d'autres réunions dans les prochaines semaines, a-t-elle ajouté.

M. Baerbock a déclaré que la mutinerie de M. Prigozhin "montre une fois de plus que la guerre d'agression illégale de la Russie n'est pas seulement une attaque contre l'Ukraine [...] mais que le président Poutine est en train de détruire son propre pays".

Mme Pandor a défendu l'Afrique du Sud contre les critiques qui lui ont été adressées pour s'être abstenue de voter sur les résolutions des Nations unies condamnant la Russie pour la guerre, affirmant que son pays se trouvait désormais dans une position privilégiée, capable de négocier avec les deux parties.

L'Afrique du Sud n'a pas reçu de réponse quant à la participation de M. Poutine au sommet de Johannesburg du groupe des nations BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), prévu pour le mois d'août, a poursuivi Mme Pandor.

L'Afrique du Sud serait théoriquement tenue d'arrêter M. Poutine s'il s'y rendait, car elle est membre de la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de M. Poutine pour des soupçons de crimes de guerre.