DUBAI, 9 octobre (Reuters) - L'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui s'est rallié aux rebelles chiites Houthis, a plaidé dimanche pour des représailles militaires à l'encontre de l'Arabie saoudite, au lendemain d'un raid meurtrier de la coalition mise sur pied par Ryad.

Selon des membres du personnel médical cités par les Nations Unies, 140 personnes ont été tuées et 525 blessées au cours de cette opération, qui a été vivement condamnée par les Etats-Unis, un allié clef de l'Arabie saoudite. De source proche de la coalition, on nie toute responsabilité.

"J'appelle tous les fils de cette nation (...) a faire face de toutes leurs forces à cette agression et à se rendre sur les fronts", a déclaré Saleh dans un discours retransmis à la télévision.

"Le ministère de la Défense, le chef d'état-major interarmes et le ministère de l'intérieur doivent mettre en place les mesures nécessaires pour préparer à la bataille sur les fronts à la frontière" saoudienne, a-t-il ajouté.

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche devant les locaux de l'Onu dans la capitale pour réclamer l'ouverture d'une enquête sur ce raid, mené contre un bâtiment dans lequel se déroulait une veillée funèbre.

La France a également demandé une enquête indépendante. "Ce massacre souligne une nouvelle fois l'urgence d'une solution politique, afin de mettre un terme à la guerre au Yémen", ajoute le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont quant à eux remis en cause leur soutien à la coalition sous commandement saoudien. (Mohammed Ghobari, Jean-Philippe Lefief pour le service français)