PARIS - Un assaillant armé de deux machettes a agressé hier matin des militaires de l'opération Sentinelle déployés au musée du Louvre, dont l'un a été légèrement touché, avant d'être à son tour grièvement blessé par des tirs de riposte, ont annoncé les autorités.

Le procureur de Paris, François Molins, a précisé au cours d'une conférence de presse dans la soirée que son pronostic vital était "très engagé".

Il a indiqué que le mode opératoire de l'assaillant, qui a attaqué les militaires aux cris d'"Allah Akbar", l'avait conduit à ouvrir une enquête en flagrance du chef de tentatives d'assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

L'homme ne portait pas de papiers et son identité n'a pas été formellement établie. Mais l'exploitation d'un téléphone portable trouvé dans son sac à dos et des recherches sur le fichier Visabio, pendant français d'une base de données européenne, "ont permis de cibler un individu de 29 ans et de nationalité égyptienne" résidant aux Emirats arabes unis, a dit le magistrat.

Au Caire, des sources de sécurité égyptiennes ont indiqué qu'il s'agissait d'un homme né au nord-est du Caire identifié comme Abdullah Reda al-Hamamy.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il est arrivé en France le 26 janvier en provenance de Dubaï avec un visa de tourisme d'un mois obtenu début novembre.

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SEATTLE/BOSTON - Un juge fédéral de Seattle a ordonné cette nuit la suspension au niveau national du décret de Donald Trump qui interdit temporairement l'entrée sur le territoire américain des ressortissants de sept pays à majorité musulmane.

Cette décision représente la contestation la plus forte à ce jour du décret du président américain, qui l'a justifié lors de sa signature le 27 janvier par la nécessité d'assurer la sécurité des Etats-Unis.

Le département de la Justice a dit qu'il allait prendre le temps d'examiner l'arrêt écrit du juge, attendu ce week-end, mais la Maison blanche a affirmé peu après qu'il s'apprêtait à faire appel du jugement, qui serait suspensif.

"Personne, pas même le président, n'est au-dessus de la loi", a réagi Jay Inslee, le gouverneur démocrate de l'Etat de Washington, qui avait déposé le recours auquel s'était associé le Minnesota.

"Cette décision suspend le décret présidentiel sur le champ", a déclaré le ministre de la Justice (attorney general) de l'Etat de Washington, Bob Ferguson, nommé à ce poste par l'ancien président républicain George W. Bush. Il a ajouté s'attendre à ce que les autorités fédérales respectent cette décision de justice.

Sans attendre, le service des douanes et de la protection des frontières a donné pour instruction aux compagnies aériennes d'autoriser l'embarquement des ressortissants des pays concernés par le décret de Donald Trump dès lors que ceux-ci disposent d'un visa américain valide, a déclaré à Reuters le responsable de l'une d'elles.

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WASHINGTON - Donald Trump a signé hier un décret ordonnant une révision de la régulation du secteur financier aux Etats-Unis adoptée après la crise de 2007-2008, s'attirant les vives critiques du camp démocrate qui l'accuse de s'aligner sur les banquiers de Wall Street.

La Maison blanche a parallèlement annoncé que le travail se poursuivrait avec le Congrès, à majorité républicaine, sur un "texte législatif" censé répondre à la loi Dodd-Frank de régulation financière.

L'ordre exécutif signé par le nouveau président américain donne 120 jours au secrétaire au Trésor pour préparer ses recommandations en vue d'une réforme, a-t-on appris de source proche de la présidence.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis ont annoncé hier de nouvelles sanctions contre l'Iran, touchant treize individus et douze "entités" dont certaines sont basées en Chine, aux Emirats arabes unis et au Liban, en "riposte" au test d'un missile balistique par la république islamique.

De source autorisée à Washington, on précise qu'elles ne sont que la première étape de la réponse que les Etats-Unis entendent apporter face "à l'attitude provocante de l'Iran".

"La communauté internationale a été trop tolérante à l'égard du mauvais comportement de l'Iran", a commenté Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

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LA VALETTE - La chancelière allemande Angela Merkel et les dirigeants des autres membres fondateurs de l'Union européenne ont évoqué hier la possibilité d'une Europe à plusieurs vitesses pour répondre à la crise de la construction communautaire et au départ à venir du Royaume-Uni.

Ces dernières années ont montré "qu'il y aura une UE avec différentes vitesse et que chacun ne prendra pas part aux mêmes degrés d'intégration", a déclaré la chancelière allemande au terme du sommet informel de Malte où les Européens ont discuté de l'immigration mais aussi des préparatifs du 60e anniversaire des traités de Rome, qui sera célébré le 25 mars prochain.

Même s'ils sont en désaccord sur des détails, l'Allemagne, la France et nombre des 17 autres Etats de la zone euro veulent accentuer l'intégration et la cohésion des pays partageant la monnaie unique européenne.

Les dirigeants européens ont par ailleurs voulu afficher un front uni face à la nouvelle administration américaine même s'ils ne partagent pas non plus dans ce domaine la même analyse sur la manière de répondre aux annonces de Donald Trump.

Les déclarations du président américain sur le caractère obsolète de l'Otan, sa volonté d'un repli protectionniste dans les échanges commerciaux et son décret anti-immigration ont pris de court les Vingt-Huit.

La Première ministre britannique Theresa May, qui a été reçue à la Maison blanche la semaine passée, a assuré à ses partenaires que Trump était déterminé à coopérer dans la défense de l'Europe.

François Hollande s'est montré le plus critique à l'égard des sorties jugées "inacceptables" du président américain qui a applaudi au Brexit et qui a prédit un effondrement de l'Union européenne. Quant à Angela Merkel, elle a répété que l'Europe avait "son destin entre les mains".

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LA VALETTE - L'Italie et l'Union européenne vont contribuer au financement des camps de Libye où sont retenus les candidats à la traversée de la Méditerranée, en vertu d'un accord conclu avec Tripoli, dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine.

"Par cet accord, il y a une première tentative décente pour apporter une gestion correction des flux migratoires via le centre de la Méditerranée", a déclaré le Premier ministre maltais Joseph Muscat, dont le pays assure ce semestre la présidence de l'UE.

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GENEVE - L'armée birmane a commis des meurtres et des viols à l'encontre des Rohingyas, des musulmans qui vivent dans le nord-ouest du pays, des faits s'apparentant à des crimes contre l'humanité, dit le Haut Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme.

Des témoins interrogés par les enquêteurs de l'Onu pour un rapport publié vendredi évoquent le meurtre d'enfants de tous âges, y compris de bébés, de femmes et de personnes âgées. Le rapport fait état de villages entiers incendiés, de "viols et violences sexuelles massifs et systématiques".

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PARIS - François Fillon, pressé par les siens de renoncer à sa candidature à la présidentielle en raison de ses ennuis judiciaires, a réaffirmé hier dans une vidéo diffusée sur Facebook qu'il se battrait de toutes ses forces jusqu'à la victoire.

Seul, le visage marqué, le candidat de la droite et du centre s'adresse à la caméra en reprenant les arguments livrés jeudi soir lors de son meeting à Charleville-Mézières.

"Je comprends que ces accusations troublent certains d'entre vous", dit-t-il, poursuivant le mea culpa esquissé jeudi soir sans toutefois répondre sur le fond aux accusations d'emplois présumés fictifs et d'abus de biens sociaux présumés le visant lui et sa famille.

"Tout cela dépasse infiniment ma personne. C'est le projet que nous représentons qui est aujourd'hui ciblé. C'est notre victoire qu'on veut nous voler", poursuit-il.

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PARIS - Après une année de relative discrétion dans les médias, Marine Le Pen lance officiellement sa campagne par des "assises présidentielles" ce week-end à Lyon, où elle doit dévoiler son projet, sous la forme de 144 "engagements".

La présidente du Front national devrait axer sa campagne sur les thèmes habituels de son parti: critique de l'Union européenne, dénonciation de l'immigration et plaidoyer pour l'instauration d'une "priorité nationale" consistant à réserver des avantages en matière d'emploi ou de fiscalité aux ressortissants français.

La candidate proposera d'organiser deux référendums: le premier au lendemain de son éventuelle élection pour modifier la Constitution en y inscrivant le principe de la "priorité nationale"; le second sur l'avenir de la France dans l'UE, au terme de six mois de négociations.

Deux autres candidats sont attendus ce week-end à Lyon, où Emmanuel Macron tiendra meeting aujourd'hui puis Jean-Luc Mélenchon demain, avec un "dédoublement" simultané du candidat de la "France insoumise" par hologramme à Aubervilliers.