BRUXELLES - Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le négociateur en chef européen sur le Brexit, Michel Barnier, déjeunent aujourd'hui à Bruxelles avec la Première ministre britannique Theresa May, qui doit apporter des clarifications aux propositions de Londres en vue du Brexit.

Les Européens ont fixé la date butoir ce jour afin que les dirigeants des Vingt-Sept puissent ensuite s'entendre dès le Conseil européen des 14-15 décembre sur le lancement de la deuxième phase des négociations consacrée aux futures relations commerciales.

De sources diplomatiques à Bruxelles, on indique que les négociateurs sont très proches de parvenir à un compromis sur les trois questions clés de la première phase des discussions (le montant de la facture financière que Londres devra acquitter, le futur statut des ressortissants européens au Royaume-Uni et britanniques dans l'UE, et la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande).

Mais à DUBLIN, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a estimé hier qu'il n'était pas encore certain que le Royaume-Uni et l'Union européenne s'entendent sur des garanties écrites évitant le rétablissement d'une frontière physique entre son pays et l'Irlande du Nord.

"Nous espérons que ces rencontres (de lundi) enclenchent une dynamique qui se poursuive lors du sommet des dirigeants la semaine suivante et permette au processus de négociations sur le Brexit d'ouvrir une phase deux des discussions", a-t-il dit.

LONDRES - La moitié des Britanniques sont favorables à un nouveau référendum sur la sortie de l'Union européenne, selon un sondage publié hier par le Mail on Sunday.

Ils sont 34% d'un avis contraire et 16% à se déclarer sans opinion sur la question. La même étude indique que 35% des personnes interrogées estiment que la sortie de l'Union européenne, fixée pour le 29 mars 2019, aura des répercussions financières négatives pour eux, contre 14% qui pensent le contraire.

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MADRID - Un juge du Tribunal suprême d'Espagne doit se prononcer aujourd'hui sur la demande de remise en liberté de huit anciens membres de l'exécutif destitué de Catalogne poursuivis pour sédition, rébellion et détournement de fonds publics.

En détention provisoire depuis le 2 novembre, les huit indépendantistes, dont l'ex-vice président de la Généralité de Catalogne, Oriol Junqueras, demandent leur remise en liberté pour pouvoir mener campagne en vue des élections législatives régionales anticipées du 21 décembre.

L'ancien président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, qui a gagné pour sa part la Belgique, doit également comparaître aujourd'hui devant le juge chargé d'étudier la demande d'extradition formulée par Madrid.

La campagne officielle pour les élections anticipées du 21 décembre en Catalogne débutera demain à minuit.

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BEYROUTH - Les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont annoncé hier avoir repris le contrôle de toute la partie rurale de la province de Daïr az Zour, l'une des dernières poches de résistance du groupe Etat islamique en Syrie.

Les YPG, qui constituent la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, ont concentré leur offensive sur la rive orientale de l'Euphrate près de la frontière irakienne.

La rive occidentale du fleuve est, elle, contrôlée par l'armée syrienne avec le soutien des milices iraniennes et de l'aviation russe.

AMMAN - Des avions de chasse présumés syriens et russes ont lourdement frappé la Ghouta orientale, faubourg de Damas assiégé par les forces gouvernementales syriennes, tuant au moins 27 personnes et en blessant des dizaines d'autres dans le cadre d'une intensification des attaques sur cette zone, ont dit aujourd'hui des habitants, des travailleurs humanitaires et des observateurs.

Des travailleurs bénévoles ont précisé que près de 17 personnes avaient été tuées par une frappe aérienne qui a visé un marché de la ville d'Hamoriya, l'une des 30 frappes qui se sont abattues sur plusieurs villes de la Ghouta orientale.

Quatre autres civils ont été dans la ville d'Arbin et les autres sont mortes dans des frappes visant Misraba et Harasta, ont poursuivi les travailleurs.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (ODSH) a précisé que le nombre des victimes de ce dimanche représente le bilan quotidien le plus lourd depuis l'intensification des frappes il y a 20 jours. L'ODSH ajoute que, sur cette période, près de 200 personnes ont été tuées, dont beaucoup de femmes et d'enfants.

La Ghouta orientale est une enclave rebelle assiégée depuis 2012 par l'armée syrienne. Cette dernière est accusée par des travailleurs humanitaires d'affamer les habitants de la zone.

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DUBAI - Le mouvement yéménite Houthi a tiré un missile en direction du chantier de la centrale nucléaire d'Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, affirme le service télévisé du groupe chiite pro-iranien sur son site internet. L'information a été démentie par l'agence de presse officielle émiratie WAM, qui cite le département de la gestion d'urgence et de crise des Emirats.

La centrale nucléaire d'Al Barakah, construite par la société sud-coréenne Korea Electric Power Corporation (KEPCO), doit entrer en service l'an prochain. Elle est équipée d'un système de défense antimissiles, ajoute WAM.

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TEGUCIGALPA, Honduras - Le candidat de l'opposition au Honduras a appelé hier l'armée du pays à ne pas respecter la décision prise samedi par le gouvernement de mettre en place un couvre-feu en réaction aux manifestations mortelles qui ont suivi l'élection présidentielle, vivement contestée, organisée il y a plus d'une semaine.

Des milliers de manifestants, pour la plupart assez jeunes, frappant sur des casseroles et faisant retentir des sirènes stridentes, ont marché à travers les rues de la capitale Tegucigalpa pour apporter leur soutien à Salvador Nasralla, un ancien animateur de télévision soutenu par la gauche, qui accuse le gouvernement de vouloir voler les élections.

Sept jours après le scrutin, les Honduriens ignorent toujours qui l'a emporté et le tribunal électoral a annoncé hier qu'il allait bientôt proclamer un vainqueur, une fois qu'il aura mené à bien un recomptage partiel.

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WASHINGTON - La Maison blanche est prête à envisager un taux d'impôt sur les sociétés (IS) légèrement supérieur à ce qu'elle souhaite si cela facilite un accord au Congrès sur la réforme fiscale aux Etats-Unis, a déclaré hier le responsable des questions budgétaires de la présidence américaine, Mick Mulvaney.

Le Sénat a offert un succès à Donald Trump en adoptant dans la nuit de vendredi à samedi un projet de réforme des impôts, qu'il va falloir harmoniser avec celui voté le mois dernier par la Chambre des représentants.

Les deux textes différents prévoient tous deux un abaissement du taux de l'IS de 35% à 20% mais le président américain a lui-même laissé entendre samedi que le taux de l'IS pourrait finalement être fixé à 22% à l'issue de ce processus, alors que cette réforme fait craindre un creusement important du déficit du budget fédéral.

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WASHINGTON - L'équipe du procureur spécial Robert Mueller chargée d'enquêter sur les soupçons d'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016 s'est séparée d'un enquêteur du FBI qui a échangé avec un collègue des SMS anti-Trump, ont rapporté samedi le New York Times et le Washington Post.

Peter Strzok, directeur adjoint de l'unité de contre-espionnage du FBI, a été muté l'été dernier aux ressources humaines après que l'inspection générale du département de la Justice se soit intéressée à ses communications, précisent les deux quotidiens.

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PARIS - Près d'un million d'euros d'amendes au total ont été infligés depuis le début de l'année à Paris à des loueurs de meublés touristiques sur des plates-formes de réservation ne respectant pas le plafond légal de 120 nuitées par an, annonce Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris, dans un entretien au Journal du Dimanche.

Dans le détail, les amendes concernaient 68 logements et se sont élevées en moyenne à 14.000 euros.

Les propriétaires louant ponctuellement leur logement via des plates-formes numériques doivent désormais se déclarer en ligne auprès de la mairie.

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PARIS - Le nouvel incident qui a paralysé hier la gare de Paris-Montparnasse est inacceptable, a déclaré dans la soirée la ministre des Transports, Elisabeth Borne, qui a convoqué le PDG de SNCF-Réseau pour des explications.

La panne informatique à l'origine d'une interruption du trafic en gare Montparnasse a été réparée dimanche soir, ouvrant la voie à un rétablissement de la circulation des trains d'ici lundi matin, a-t-on appris auprès de la SNCF.

Apparu aux alentours de 13h30, un "bug informatique" rendait impossible la signalisation et l'aiguillage des trains et a empêché tout départ et toute arrivée pendant plusieurs heures. Des trains vers trois destinations, Nantes, Bordeaux et Rennes, ont été affrétés au départ de la gare d'Austerlitz.

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AJACCIO - La liste nationaliste conduite par le leader autonomiste Gilles Simeoni ("Pè a Corsica", pour la Corse) est arrivée hier soir largement en tête du premier tour des élections territoriales, en réunissant 45,36% des suffrages, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur.

Largement favori, le président de l'exécutif sortant qui a rallié une partie des indépendantistes a exprimé "sa joie et son émotion" depuis Bastia, à l'issue d'un scrutin marqué par une forte abstention (47,83%) au sein des quelque 233 998 électeurs insulaires. En 2015, cette même liste d'union avait réalisé un score de 35,34%.

Une vague de dégagisme, encouragée par les scandales politico-financiers à gauche et de la division de la droite, a permis à la mouvance de placer trois députés au Palais Bourbon lors des élections législatives de juin dernier, pour la première fois de son histoire.