(Actualisé avec syndicats, précisions)

PARIS, 8 mars (Reuters) - Arabiyya Lel Istithmaraat a décidé de retirer son offre pour la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), a annoncé vendredi la société égyptienne.

"Cette décision négative est motivée par la grande complexité de cette reprise dans le cadre de la phase judiciaire actuelle et du peu de temps qui lui est imparti - compte tenu de son entrée tardive dans le processus - pour en maîtriser les risques et présenter un projet industriel viable", ajoute le texte, diffusé par son représentant en France, Michel Billard de la Motte.

Début février, les administrateurs provisoires avaient estimé qu'aucune offre de reprise du site, à l'arrêt depuis plus d'un an après la faillite de sa maison-mère Petroplus, n'était assez complète pour être présentée au tribunal.

Parmi les cinq candidats à la reprise du site, les sociétés suisse Terrae et libyenne Murzuq Oil ont annoncé la fusion de leur offre, soutenue par l'intersyndicale, qui émet des doutes sur le sérieux de l'offre égyptienne.

"On s'en doutait depuis quelques temps", a déclaré vendredi à Reuters Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale.

"Maintenant les salariés, comme le ministère leur avait vendu l'offre égyptienne comme l'option la plus solide, ils ont pris encore un coup dans la tête", a-t-il ajouté, soulignant que certains intermédiaires semblaient "être là plus pour faire du fric" que pour la raffinerie.

L'offre égyptienne avait été jugée début février comme la plus sérieuse pour reprendre le site qui emploie 470 personnes par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

Le gouvernement s'était engagé à fournir un soutien de l'Etat, via le FSI, afin d'assurer la sauvegarde de cette raffinerie en cas d'"offre crédible".

L'intersyndicale demande que le Fonds stratégique d'investissements (FSI) se positionne désormais sur l'offre conjointe de Murzuq Oil et de Terrae ainsi que sur celle du groupe Net Oil (Dubaï), dont une première offre avait été rejetée en novembre par le tribunal de Rouen.

"Nous demandons à ce que le FSI soit partie prenante à hauteur de 20 à 25%", ajoute Yvon Scornet.

Les dix raffineries françaises, dont huit sont actuellement en production, fournissent la moitié des 40 millions de tonnes de gazole englouties chaque années par les voitures françaises équipées de moteurs diesel, ainsi que 7 millions de tonnes d'essence.

Petit-Couronne fermera ses portes le 16 avril si aucun repreneur n'est validé par le tribunal de Rouen. (Marion Douet, édité par Yves Clarisse)