DUBAI, 16 janvier (Reuters) - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est intervenu mercredi au Parlement pour encourager les élus à autoriser le gouvernement à réduire les subventions pour réanimer l'économie qui lutte actuellement contre les sanctions occidentales.

Le Parlement a suspendu la seconde phase du plan de réforme du gouvernement en novembre, expliquant que les réductions des subventions, commencées en 2010, ont contribué à faire grimper l'inflation. De nouvelles réductions pourraient porter préjudice à une économie déjà meurtrie par des sanctions dans les secteurs bancaire et de l'énergie, a déclaré le parlement.

Le président a défendu mercredi ces réformes aussi appelées "subventions ciblées", expliquant qu'elles avaient réduit les inégalités entre les riches et les pauvres et qu'elles étaient la clef pour combattre les effets des sanctions.

Les réformes ont pour but d'alléger la pression sur les finances de l'état en taillant dans les dizaines de milliards de dollars qu'il utilise pour subventionner les denrées alimentaires et le carburant. L'impact sur la population serait compensé par des paiements mensuels en espèces.

"Nos ennemis affirment qu'ils nous ont imposé les plus lourdes sanctions, y compris les restrictions sur les vente de pétrole ou celles sur la banque centrale et les transactions financières," a déclaré Ahmadinejad devant le parlement, d'après l'agence de presse des étudiants iraniens (ISNA).

"Naturellement, les sanctions ont engendré une série de problèmes, notamment le ralentissement de la croissance nationale, la perturbation du commerce extérieur et un certain fossé entre les classes." Le rial a chuté l'an dernier, contribuant à la hausse de l'inflation, que les autorités estiment à 25%. Les revenus liés au pétrole, qui font vivre le pays, ont été réduits de moitié en un an.

L'économie iranienne souffre des sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Europe, qui visent à priver Téhéran d'investissements alloués à la poursuite de son programme nucléaire. L'Iran nie avoir des visées militaires et a déclaré que l'enrichissement de son uranium était de nature pacifique.

Le président à quitter le parlement après la fin de son discours, s'attirant les critiques d'Ali Larijani, un des représentants du guide suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei, pour ne pas avoir écouté les commentaires des législateurs.

La constitution iranienne empêche Ahmadinejad de briguer un troisième mandat consécutif aux élections de juin prochain. Mais l'actuel président pourrait maintenir son influence en préparant un de ses alliés à sa succession. (Yeganeh Torbati, Clémence Apetogbor pour le service français)