Paris (awp/afp) - Après leur plongeon de la veille, les marchés boursiers mondiaux rebondissaient mardi à la faveur d'un signe de détente sur le front ukrainien, la Russie ayant ordonné le retour dans leurs garnisons d'unités déployées près de la frontière.

A mi-séance, l'Europe évoluait nettement dans le vert, Paris gagnant 1,54%, Londres 0,68%, Francfort 1,79% et Milan 1,83% peu après 12H30 GMT, comblant une partie des pertes de la veille enregistrées en raison des craintes d'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Un peu avant l'ouverture new-yorkaise, les contrats à terme sur les trois principaux indices laissaient présager une ouverture en franche progression, après une clôture en ordre dispersé au terme d'une séance très volatile la veille.

Du côté de l'Asie - dont la fin de la séance a eu lieu avant les premiers mouvements russes - la Bourse de Tokyo avait terminé en repli. L'indice vedette Nikkei avait cédé 0,79%, son plus bas de clôture depuis le 28 janvier. Hong Kong avait fermé à -0,82%.

"Les investisseurs ont accueilli les signes rassurants d'une désescalade des tensions géopolitiques avec la Russie/Ukraine" et "le sentiment du marché s'est amélioré", résume Pierre Veyret, analyste d'ActivTrade.

Il tient cependant à souligner que les investisseurs suivront "avec prudence les discussions entre le président Poutine et le chancelier allemand Scholz, tandis que les données macroéconomiques pourraient accroître la volatilité du marché, avec l'indice des prix à la consommation américain qui se profile dans l'après-midi".

Mardi, le premier signe d'un recul de Moscou a été enregistré: des forces russes déployées depuis des semaines près de la frontière ukrainienne ont commencé à retourner dans leurs garnisons. La Russie avait massé depuis décembre plus de 100.000 soldats aux frontières de l'Ukraine, faisant craindre à Kiev une invasion imminente.

"Il y a des signaux de la part de Moscou pour une poursuite de la diplomatie. Cela incite à un optimisme prudent (...) mais le déplacement de troupes par la Russie ne permet pas un apaisement des tensions si les équipements lourds restent sur place, car elles peuvent revenir rapidement", a tempéré le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Le chancelier allemand Olaf Scholz rencontrait mardi après-midi Vladimir Poutine à Moscou.

"On va malheureusement consacrer une grande partie de notre temps aujourd'hui à la question liée à la situation en Europe, à la sécurité et aux discussions qui sont en cours sur cette question, notamment en lien avec l'Ukraine", a déclaré M. Poutine au début de cette rencontre, selon les images de la télévision publique russe.

Mardi également, sont attendus à l'agenda l'indice PPI des prix de gros aux États-Unis ainsi que l'indice d'activité manufacturière de la région de New York.

Rebond des bancaires et du transport

Après leur plongeon de lundi, les valeurs bancaires rebondissaient nettement, BNP Paribas prenant 2,82% à 63,49 euros et Société Générale, particulièrement présente en Russie, montant de 2,49% à 34,64 euros.

Même tendance du côté de l'aérien et de l'automobile, avec Lufthansa (+3,84% à 7,58 euros), Renault (+3,42% à 35,56 euros), BMW (+2,40% à 94,81 euros) et Volkswagen (+3,22% à 188,58 euros).

Les minières se reprennent

Plus grosse baisse du CAC 40 parisien lundi, le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal grimpait mardi de 2,54%, à 27,00 euros.

Glencore, le géant du négoce des matières premières basé en Suisse, grimpait de 2,65% à 433,70 pence à Londres, après avoir annoncé un bénéfice net de près de 5 milliards de dollars (4,3 milliards d'euros) en 2021, porté par le rebond des cours des matières premières.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole repartaient à la baisse, le prix du baril de Brent perdait 3,09%, à 93,49 dollars, tandis que le prix du baril de WTI américain refluait de 3,49%, à 92,12 dollars vers 12H30 GMT.

L'euro montait de 0,28% face à dollar, à 1,1339 dollar.

Le bitcoin gagnait 4,81%, à 44.287 dollars.

afp/ol