Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales reculaient vendredi, jouant la prudence après les dernières déclarations jugées peu encourageantes concernant les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie.

Après une ouverture mitigée et proche de l'équilibre, les indices européens étaient en baisse: Londres cédait 0,54%, Milan 0,93%, Paris 1,33% et Francfort de 1,55%, vers 11H50 GMT. En Suisse, le SMI cédait 0,19%.

La Bourse de New York se dirigeait vers une ouverture en repli également, les contrats à terme de ses trois principaux indices perdaient entre 0,5 et 0,8%.

Après de forts gains les deux jours précédents, les mouvements ont été plus contenus sur les places asiatiques. En Chine, la métropole technologique de Shenzhen a ordonné la levée partielle du confinement anti-Covid, notamment dans son port.

Les investisseurs sont suspendus depuis le début de la semaine à l'évolution des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie et se réjouissent du moindre signe d'avancée positive des négociations vers un accord de cessez-le-feu.

Le président russe a accusé vendredi l'Ukraine de "faire traîner" les pourparlers et a estimé que Kiev avait des demandes "pas réalistes", annulant les espoirs d'un accord de cessez-le-feu des marchés.

De plus, "un rapport de la US Defense Intelligence Agency affirmant que l'on pouvait s'attendre à ce que Vladimir Poutine brandisse des menaces d'utilisation d'armes nucléaires contre l'Occident si la résistance ukrainienne à l'invasion russe se poursuivait", pèse sur le moral des investisseurs, selon John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Alors que les combats continuent à faire rage en Ukraine, les présidents américain et chinois Joe Biden et Xi Jinping ont prévu de discuter vendredi à 13H00 GMT de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

"Le président Biden (...) lui dira clairement que la Chine portera une responsabilité pour tout acte visant à soutenir l'agression russe et que nous n'hésiterons pas à lui imposer des coûts", a fait savoir le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

Le conflit va peser sur la croissance mondiale et des grandes organisations économiques internationales telles que la BERD, le FMI et la Banque mondiale se déclarent vendredi "horrifiées et profondément inquiètes" de l'invasion russe de l'Ukraine, prévoyant de "vastes retombées économiques mondiales", notamment des réductions des approvisionnements en énergie et en nourriture, augmentant les prix et la pauvreté.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans se détendait à 2,14% vers 11H45 GMT, tandis que les taux à court terme se rapprochaient de ce niveau, signe que les investisseurs ont des craintes sur la croissance des Etats-Unis.

L'automobile toujours morose

Le secteur automobile est pénalisé par le conflit russo-ukrainien, qui fait craindre des perturbations dans leurs chaînes de production. De plus, les revenus des entreprises du secteur sont liés à la dynamique générale de l'économie. Ainsi les prix de leurs actions ont tendance à baisser en cas de craintes sur la croissance.

A Paris, Renault perdait 2,76%, Stellantis 3,13%, et à Francfort, BMW reculait de 2,23%, Volkswagen de 3,34% et Mercedes-Benz de 2,50%.

Du côté du pétrole et des devises

L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a dit vendredi espérer que la prochaine réunion de l'Opep+ permettra de "soulager le marché" et a demandé aux pays producteurs de pétrole d'être "du bon côté", un appel du pied à augmenter significativement leur production.

Les prix du pétrole brut se stabilisaient. Vers 11H40 GMT, le cours du baril de WTI américain prenait 0,50% à 103,55 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord était en hausse de 0,11% à 106,74 dollars.

Sur le marché londonien des métaux, le nickel a perdu 12% à près de 37.000 dollars la tonne dans la matinée mais son cours est désormais immobile car la baisse a atteint le maximum fixé par le régulateur.

Sur le marché des devises, l'euro reculait de 0,49% par rapport au billet vert, à 1,1037 dollars. Le yen reculait de 0,40% face à la monnaie américaine, après que la Banque du Japon a laissé inchangée sa politique monétaire ultra-accommodante.

Le bitcoin perdait 0,85% à 40.370 dollars.

afp/lk