Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini vendredi à l'équilibre (Dax: +0,03%), freinée dans son élan de fin de semaine par la dégringolade de Wirecard après des soupçons de fraude.

L'indice vedette a gagné 2,86 points sur la séance pour finir à 11.175,96 points. Le MDax des valeurs moyennes a, de son côté, pris 0,30%, à 23.746,71 points.

Très attendu, le rapport mensuel américain sur l'emploi a donné l'impulsion en séance. Les données de janvier montrent que "la demande en travailleurs croît de manière rapide et (que) les hausses des salaires se poursuivent" aux Etats-unis.

"Le risque d'inflation n'est toujours pas un problème et le président de la Réserve fédérale américaine devrait se montrer attentiste", note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Sur le dossier commercial, la Chine et les Etats-Unis ont fait état de progrès importants à l'issue de négociations bilatérales à Washington, à un mois de la fin de la trêve dans leur guerre commerciale, au potentiel dévastateur pour l'économie mondiale.

Côté valeur, l'action de la fintech allemande Wirecard a plongé de 25,02% à 108,50 euros. Le Financial Times affirme avoir eu accès à des documents transmis par la filiale singapourienne d'un cabinet d'avocats mandaté par Wirecard. Ce rapport fait état de preuves "de cas graves de faux et/ou usage de faux de comptes et/ou de documents", selon le FT.

"Cela bouleverse tout l'actionnariat de Wirecard ainsi que l'indice boursier allemand. Personne ne veut toucher à l'action Wirecard cette semaine", note M. Stanzl.

Deutsche Bank a cédé 2,27% à 7,57 euros, en queue de Dax. Le géant bancaire allemand a annoncé vendredi avoir renoué avec un bénéfice net en 2018, le premier depuis quatre ans, grâce à une discipline sur les charges, même si ses recettes ont continué à s'affaisser.

Lors d'une conférence téléphonique vendredi avec les analystes financiers, le patron de la banque, Christian Sewing, n'a pas commenté les rumeurs persistantes sur un rapprochement avec la rivale Commerzbank (+0,24% à 6,28 euros sur le MDax).

Les énergéticiens EON (-0,07% à 9,67 euros) et RWE (-0,37% à 21,72 euros), qui doivent boucler leurs spectaculaires échanges d'actif d'ici 2019, devront investir près d'un milliard d'euros pour arracher un feu vert des autorités européennes de la concurrence, inquiètes d'une position dominante sur le marché allemand de l'électricité, selon des informations publiées vendredi par le Spiegel.

Thyssenkrupp s'est hissé en tête d'indice (+2,68% à 15,89 euros) les investisseurs saluant le maintien des prévisions annuelles de l'industriel malgré l'annonce vendredi en assemblée générale de résultats du premier trimestre attendus en baisse. Le nouveau PDG du groupe industriel a aussi défendu devant ses actionnaires le projet de scission en deux branches du conglomérat.

afp/jh