Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait proche de l'équilibre (+0,09%) lundi matin, à l'orée d'une semaine à haut risque où le budget italien, les élections américaines de mi-mandat et la décision de la Fed focaliseront l'attention, le tout sur fond de tensions commerciales sino-américaines.

A 09H37 (08H37 GMT), l'indice CAC 40 avançait de 4,59 points à 5.106,48 points. Vendredi, il avait fini en hausse de 0,32% à 5.102,13 points.

"Les Bourses européennes ont ouvert stables lundi alors que les investisseurs restent concentrés sur les élections américaines de mi-mandat mardi et que les questions relatives au budget italien" continuent de peser sur l'humeur des marchés, a observé dans une note Neil Wilson, analyste pour Markets.com.

"Le principal risque cette semaine, ce sont les élections américaines de mi-mandat (mardi) au cours desquelles on s'attend largement à ce que les démocrates renversent la Chambre des Représentants", a abondé Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group.

"Le blocage politique qui en résulterait pourrait peser sur les indices américains et le dollar", a-t-il complété, s'attendant "à voir les investisseurs liquider leurs positions et réduire leur exposition au risque" d'ici mardi.

Par ailleurs, le marché gardait un oeil inquiet sur les développements autour des tensions commerciales sino-américaines, après que des informations contradictoires sur un éventuel accord imminent entre Washington et Pékin ont fait fluctué les Bourses américaines vendredi.

La Chine tient cette semaine dans sa capitale économique sa première "Exposition internationale des importations", une manifestation perçue comme une réponse à la guerre commerciale lancée en juillet par le président américain Donald Trump, mécontent des déficits colossaux accumulés par son pays.

"La guerre commerciale a été en partie à l'origine de la récente déroute des actions, donc tout signe indiquant que les deux puissances progressent va encourager les investisseurs à remettre le risque en avant et à acheter des actions à des niveaux importants", a souligné dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Les craintes autour du budget italien pourraient également refaire surface à la faveur d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) ce lundi.

Selon plusieurs sources, les 19 ministres de l'Eurogroupe devraient globalement appuyer l'approche de Bruxelles, qui a rejeté le 23 octobre le projet de budget italien, une première dans son histoire, fustigeant "une déviation claire, nette, assumée" par rapport aux règles européennes.

Du côté des indicateurs, l'activité dans les services s'est nettement repliée en Chine en octobre, tombant à son plus bas niveau depuis plus d'un an, selon un indice indépendant publié lundi par le groupe de médias Caixin.

Aux Etats-Unis est également attendu l'indice d'activité dans les services pour octobre.

Ingenico monte après le départ de son PDG

Sur le front des valeurs, l'animation des dernières semaines retombait quelque peu, la saison des résultats touchant à sa fin.

Ingenico montait de 3,24% à 67,60 euros. Le groupe de solutions de paiement a annoncé lundi le départ de son PDG Philippe Lazare, en poste depuis 2010, "à la demande du conseil d'administration".

Bureau Veritas gagnait 2,04% à 20,29 euros, profitant d'un relèvement de sa recommandation à "surperformer" contre "neutre" auparavant par Crédit Suisse.

Société Générale s'appréciait de 0,30% à 33,23 euros. Le groupe bancaire a annoncé lundi avoir conclu un accord en Pologne avec Bank Millenium en vue de lui céder Euro Bank, sa filiale de banque de détail dans le pays.

Séché Environnement prenait pour sa part 3,01% à 27,40 euros après avoir annoncé vendredi la conclusion d'un accord avec l'Australien Interwaste en vue de racheter la totalité de ses actions pour environ 32 millions d'euros.

Bourbon cédait en revanche 1,10% à 5,39 euros. Le spécialiste des services maritimes à l'industrie pétrolière a annoncé vendredi avoir obtenu du Tribunal de commerce de Marseille l'ouverture de procédures de conciliation au profit de ses 22 filiales, dans le cadre des négociations avec ses créanciers.

Coface progressait de 1,24% à 8,97 euros. Le Front Polisario, qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, a sommé l'assureur-crédit de cesser ses activités dans ce territoire largement contrôlé par le Maroc, a indiqué dimanche l'avocat du mouvement qui multiplie les offensives juridiques contre les entreprises qui y sont implantées.

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