Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en territoire négatif jeudi (-0,18%) sans tirer profit des premiers échanges dans le vert de Wall Street, le marché digérant les minutes de la dernière réunion de la BCE, qui ont entraîné une forte tension des rendements obligataires.

A 15H53 (14H53 GMT), l'indice CAC 40 cédait 9,92 points à 5.494,76 points, dans un volume d'échanges de 2,1 milliards d'euros. La veille, l'indice avait fini en recul de 0,35%.

La cote Parisienne a ouvert en petite hausse, mais cette tentative de rebond a été de courte durée, l'indice ayant ensuite oscillé autour de l'équilibre avant de perdre du terrain.

"L'euro se redresse après la publication des minutes de la BCE, qui témoignent d'une tonalité légèrement plus (haussière) au sein du comité de politique monétaire, même si la prudence reste de mise dans le discours", ont relevé les stratégistes du courtier Aurel BGC, qui mettaient par ailleurs en garde contre une hausse des taux souverains d'ici la fin de séance à la suite de ce compte-rendu.

Les investisseurs se détournaient en effet des marchés actions sur fond de nette remontée de la devise européenne dans le sillage de cette publication, dont le ton a été jugé plutôt moins accommodant que par le passé.

Le compte-rendu de la BCE a montré que si l'économie de la zone euro continue de croître et l'inflation de se diriger vers le niveau cible de 2%, le Conseil des gouverneurs pourrait "réviser tôt" en 2018 les éléments de langage liés à sa position et ses attentes en matière de politique monétaire.

Le thème d'une remontée des rendements obligataires revient en force sur le marché ces derniers jours après la décision de la Banque du Japon (BoJ) de légèrement réduire ses achats mensuels d'obligations à long terme tandis que mercredi, des informations de presse avaient indiqué que la Chine souhaiterait acheter moins de dette américaine, ce que Pékin a toutefois démenti depuis.

- Le secteur bancaire progresse -

Du côté des indicateurs, l'agenda était fourni. Parmi les points les plus observés, l'Allemagne a vu sa croissance accélérer en 2017, à 2,2%.

La production industrielle dans la zone euro a, elle, continué sa progression en novembre, enregistrant une hausse de +1% comparé à octobre.

Outre-Atlantique, les prix à la production ont reculé en décembre pour la première fois en presque un an et demi tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont augmenté, à la surprise des analystes, pour atteindre leur plus haut niveau en presque 4 mois.

Sur le front des valeurs, Air France reculait de 2,26% à 13,39 euros, lesté par un abaissement de sa recommandation à "conserver" contre "acheter" auparavant par HSBC.

Le groupe ne profitait pas de l'information du quotidien économique Il Sole 24 Ore selon laquelle la compagnie britannique à bas coût EasyJet aurait décidé de s'allier à la compagnie, associée à Delta, pour présenter une offre de reprise de leur homologue italienne en difficulté Alitalia.

Le secteur bancaire était toujours bien orienté, profitant de la remontée des taux d'emprunt. BNP Paribas gagnait 1,66% à 67,53 euros, Crédit Agricole 1,15% à 15,34 euros, et Société Générale 1,14% à 46,66 euros.

Sodexo s'enfonçait de 4,12% à 105,80 euros, après un premier trimestre décevant. Le groupe a par ailleurs annoncé prendre une participation majoritaire dans la start-up FoodChéri, spécialisée dans les livraisons de repas.

STMicroelectronics gagnait 2,60% à 20,10 euros, dopé par un relèvement de sa recommandation à "surperformer" par Credit Suisse.

Theranexus s'envolait de 8,07% à 16,10 euros après avoir annoncé la délivrance du brevet couvrant son candidat médicament THN102 pour le traitement de la narcolepsie et de la maladie de Parkinson, parachevant ainsi la protection de sa technologie.

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