Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris marquait légèrement le pas (-0,17%) mercredi matin, reprenant son souffle après avoir terminé la veille au plus haut en dix ans, dans un environnement macroéconomique toujours aussi porteur pour les marchés mondiaux.

A 09H29 (08H29 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 9,34 points à 5.514,60 points. La veille, il avait fini en hausse de 0,67%, clôturant au plus haut depuis le 3 janvier 2008.

"La montée des indices se poursuit, malgré quelques signaux négatifs qui apparaissent sur les marchés, à l'instar de la hausse du taux de rendement du 10 ans américain", a relevé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Le danger pourrait en effet venir du marché obligataire après une nette appréciation des taux américains à long terme. Par ailleurs, la Banque du Japon (BoJ) a pris de court les investisseurs en annonçant mardi une légère réduction de ses achats mensuels d'obligations à long terme.

"Après l'accélération sur les taux hier aux Etats-Unis, les rendements européens sont également poussés à la hausse. Si l'euro ne poursuit pas sa décrue face au dollar et que les taux prennent un biais de plus en plus haussier, la progression des marchés actions pourrait caler à court terme", ont ainsi estimé les stratégistes du courtier Aurel BGC.

"Concrètement, l'horizon économique ainsi que les perspectives de marché s'avèrent extrêmement bonnes en ce début d'année. Cela n'exclut pas bien évidemment une consolidation du marché alors que le CAC 40 est à l'assaut des niveaux de janvier 2008", a résumé M. Dembik.

Du côté des indicateurs, la Chine a vu son indice des prix à la consommation, jauge de l'inflation dans le pays, légèrement accélérer en décembre (+1,8% sur un an), enregistrant sur l'ensemble de 2017 une progression de 1,6%, très en deçà du niveau cible d'environ 3% que s'était fixé Pékin.

Les prix à la production dans le pays ont pour leur part enregistré de nouveau un vif ralentissement, grimpant de 4,9% sur un an le mois dernier.

En France, la production industrielle s'est repliée de 0,5% en novembre après avoir nettement augmenté le mois précédent (+1,7%), a indiqué mercredi l'Insee, qui fait état d'une baisse sensible dans les secteurs de la chimie et des biens d'équipement.

Le reste de l'agenda sera surtout anglo-saxon avec les chiffres du commerce extérieur et de la production pour novembre en Grande-Bretagne.

Aux Etats-Unis seront aussi publiés les prix à l'importation pour décembre ainsi que les stocks hebdomadaires de pétrole brut alors que les prix du pétrole ont dépassé mercredi des plus hauts de trois ans.

- Veolia Environnement dégradé -

Sur le front des valeurs, Veolia Environnement souffrait (-3,24% à 21,22 euros) d'un abaissement de sa recommandation à "neutre" contre "acheter" auparavant par Goldman Sachs.

Air France-KLM était également mal orienté (-3,76% à 13,68 euros) en dépit de la publication mardi d'un trafic passagers en hausse de 5,6% en 2017.

Airbus prenait 0,45% à 87,27 euros alors que la Chine a passé commande de 184 Airbus A320 pour 13 compagnies aériennes pour livraison 2019-2020, au prix catalogue, a annoncé mercredi la présidence française, au dernier jour de la visite d'Emmanuel Macron en Chine.

Interparfums progressait de 2,83% à 36,35 euros, profitant du relèvement de son objectif de chiffre d'affaires et de rentabilité pour l'exercice 2017.

Renault ne bénéficiait guère (-0,79% à 88,85 euros) de l'annonce, par l'alliance qu'il forme avec Nissan et Mitsubishi, du lancement d'un fonds de capital-risque destiné à investir un milliard de dollars (837 millions d'euros) sur les cinq prochaines années dans des start-up et partenariats axés sur les voitures électriques, autonomes et connectées.

PSB Industries se repliait de 0,22% à 45,30 euros. Le groupe, spécialisé dans l'emballage et la chimie de spécialités, a enregistré en 2017 une stagnation de ses ventes, qu'il ne voit redécoller que l'année prochaine, une fois que la réorganisation engagée aura porté ses fruits.

JCDecaux lâchait 0,33% à 35,78 euros malgré l'annonce mardi d'un contrat de 15 ans portant sur l'ensemble du mobilier urbain publicitaire rétro-éclairé et numérique de la ville de Berlin.

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