Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris progressait jeudi matin (+0,58%), le marché étant rassuré par la défaite du parti populiste de Geert Wilders aux Pays-Bas et par le discours de la banque centrale américaine sur le rythme de son resserrement monétaire.

A 09H40 (08H40 GMT), le CAC 40 prenait 28,65 points à 5.014,13 points, après avoir atteint en tout début de séance son plus haut niveau depuis août 2015. La veille, il avait fini en petite hausse de 0,23%.

Le marché était soutenu par la levée de deux incertitudes qui pesaient sur la cote depuis le début de la semaine.

D'une part, l'issue des élections néerlandaises a rasséréné les investisseurs, le Premier ministre libéral Mark Rutte semblant avoir facilement battu son rival d'extrême droite Geert Wilders mercredi aux législatives.

"Le raz-de-marée populiste n'a pas eu lieu, ce qui devrait rassurer les investisseurs internationaux avant le scrutin français (même s'il faut se garder de dresser des parallèles abusifs avec la campagne politique en France)", relève le courtier Aurel BGC dans une note.

D'autre part, les investisseurs ont été confortés par le message de la Fed outre-Atlantique, à l'issue de sa réunion de deux jours.

Conformément aux attentes du marché, celle-ci a relevé ses taux directeurs d'un quart de point mercredi, poursuivant sur la voie de la normalisation de la politique monétaire, marquant sa confiance dans la solidité de l'économie américaine.

"La réunion de la Fed n'a pas réservé d'importantes surprises pour le marché qui a plutôt bien accueilli la hausse de 25 points de base du taux directeur (passant de 0,75% à 1%). Cette décision fut particulièrement consensuelle", remarque Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Et l'institution est restée prudente dans son message: elle ne table pas sur une accélération du nombre de hausses de taux cette année qui aurait pour but de prévenir une surchauffe de l'économie.

"Les investisseurs ont été rassurés (...) par le maintien des prévisions de l'institution américaine", analysent les expert de Mirabaud Securities Genève.

Après la Fed, ce sera au tour de la Banque d'Angleterre ce jeudi de publier sa décision de politique monétaire.

La Banque du Japon (BoJ) a de son côté maintenu inchangée sa politique monétaire, sur fond de modeste embellie de la troisième économie mondiale.

Du côté des indicateurs, l'inflation en zone euro pour le mois de février est à l'agenda.

Outre-Atlantique, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage sont attendues, tout comme les mises en chantier de logement en février.

Du côté des valeurs, Renault poursuivait sa chute entamée la veille (-4,99% à 78,12 euros): le groupe est soupçonné par la Répression des fraudes d'avoir mis en place des "stratégies frauduleuses" depuis plus de 25 ans pour fausser des tests d'homologation de certains moteurs, des accusations dont le constructeur s'est défendu catégoriquement. Le numéro deux du constructeur, Thierry Bolloré, a apporté à l'AFP "un démenti formel".

Dans son sillage, Peugeot cédait 1,83% à 19,06 euros.

Bourbon reculait (-6,25% à 11,10 euros), fragilisé par le triplement de sa perte nette en 2016 dans un marché toujours marqué par la faiblesse des cours du brut.

Korian était dopé (+5,36% à 27,43 euros) par le doublement de son bénéfice net l'an dernier, grâce notamment à la "bonne tenue" de son activité.

Mr Bricolage gagnait 1,44% à 12 euros, les investisseurs préférant se focaliser sur l'annonce du retour à la croissance du résultat opérationnel courant, en dépit d'une perte nette de 65,2 millions d'euros en 2016.

Partouche était mal orienté (-2,06% à 33,30 euros), après une baisse de 2% de son chiffre d'affaires au premier trimestre liée à une baisse de fréquentation due à une météo défavorable en janvier.

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