Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers évitaient de prendre des risques jeudi avant un chiffre clé de l'inflation américaine qui pourrait raviver les anticipations de hausses de taux d'intérêt de la Réserve fédérale.

En Asie, la Bourse de Tokyo a cédé 0,6%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng perdait 1,25% vers 09h10.

Après une ouverture en baisse, les Bourses européennes évoluaient dans le rouge à Paris (-0,31%) et Londres (-0,54%) mais en petit rebond à Francfort (+0,25%) et à Milan (+0,09%) vers 09h40. A Zurich, le SMI cédait 0,57% (à 10h40).

L'indice des prix à la consommation (CPI) pour septembre aux Etats-Unis, une mesure de la hausse des prix, sera publié à 14h30 avant l'ouverture de Wall Street.

Il pourrait avoir continué à ralentir sur un an, à 8,1% contre 8,3%. Mais le taux est attendu en hausse sur un mois, à 0,3% contre 0,1% en août, selon le consensus d'analystes de MarketWatch.

"Toute surprise pourrait avoir un impact sur les marchés", avec en première ligne celui des emprunts d'Etat et sur le marché des changes, déjà chahutés cette semaine par la Banque d'Angleterre, relèvent les experts de Natixis Research CIB.

"Il faudrait une surprise de taille à la baisse de ces chiffres pour soulager la pression haussière sur le marché de la dette souveraine et la pression baissière sur les actions", estime Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Les responsables de la banque centrale américaine (Fed) estiment qu'il faudra certainement connaître une période de croissance plus faible et un ralentissement du marché de l'emploi pour venir à bout de l'inflation qui "n'a pas encore répondu" aux précédentes hausses du taux directeur décidées par la Fed, selon le compte-rendu de son dernier comité de politique monétaire.

Les investisseurs s'attendent largement à ce que l'institution relève vigoureusement son taux directeur de 75 points de base en novembre, une ampleur déjà décidée trois fois sur les cinq hausses de taux appliquées depuis mars.

Celui-ci, qui s'établit désormais dans une fourchette de 3,00 à 3,25%, devrait monter jusqu'à environ 4,6% en 2023, selon les estimations.

Les opérateurs de marché craignent par conséquent que le cycle de resserrement monétaire mené par la Fed finisse par plonger la première économie mondiale dans une récession.

Le président Joe Biden a admis lui-même mardi soir qu'il était "possible" que les Etats-Unis subissent "une très légère récession".

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 se réunissent jeudi à Washington dans un contexte économique mondial très affecté par la guerre en Ukraine, la présence de la Russie dans ce club rendant dans le même temps toute possibilité de consensus très incertaine.

Sur le marché de la dette, les taux longs continuaient à se détendre après la publication du procès-verbal de la dernière réunion de la Fed, tenue les 20 et 21 septembre, et en dépit des perspectives d'un nouveau relèvement de taux.

Cette légère accalmie était attribuée à une phrase contenue dans ce rapport soulignant le besoin de "calibrer" le rythme de resserrement à venir pour "atténuer le risque d'effets négatifs importants sur les perspectives économiques".

Toshiba s'envole

Le titre Toshiba s'est envolé de 7,38% à 5.512 yens, après avoir déjà gagné 2,3% la veille. Selon des informations de presse, le groupe aurait désigné un consortium de sociétés nippones emmené par le fonds Japan Industrial Partners (JIP) comme candidat "préférentiel" pour son rachat. Selon l'agence de presse Kyodo, ce consortium serait prêt à débourser 2.800 milliards de yens (près de 20 milliards d'euros) pour racheter le conglomérat.

L'aéronautique bien positionné

L'action Airbus progressait de 2,43%, Safran de 2,44% à Paris. MTU Aero Engines gagnait 2,01% à Londres.

Le dollar reste fort

Le dollar baissait légèrement face au yen, après avoir atteint la veille de nouveaux sommets depuis 24 ans: vers 07H00 GMT le dollar s'échangeait pour 146,84 yens contre 146,91 yens mercredi à la fin des échanges.

Le billet vert gagnait 0,10% face à la monnaie européenne à 1,0317 dollar pour un euro.

Sur le marché du pétrole, inquiet à cause de la faiblesse de la demande de l'or noir, le baril de WTI américain s'effritait de 0,15% à 87,14 dollars vers 07H15 GMT mais le baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,54% à 93,02 dollars.

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