Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux étaient en baisse vendredi, plombés par les valeurs technologiques, à l'heure où les investisseurs évaluent les répercussions des annonces des banques centrales de cette semaine.

Les indices européens creusaient leurs pertes en milieu de séance par rapport à l'ouverture: Paris perdait 1,31%, Francfort 0,88%, et Milan 1,35% vers 13H00 GMT. Seul Londres surnageait (+0,08%).

En Asie, après son bond de jeudi, la Bourse de Tokyo a lâché 1,79%. Les principales places chinoises ont toutes perdu au moins 1,2%, après l'imposition par les Etats-Unis de nouvelles sanctions contre la Chine au nom de la protection de la minorité ouïghoure.

Le mouvement baissier a été lancé jeudi par le Nasdaq, l'indice des valeurs technologiques américaines, avec une chute 2,47% jeudi. Dans les échanges d'avant séance, il perdait encore plus de terrain (-1,17%) que le Dow Jones (-0,47%) ou le S&P500 (-0,70%).

Les valeurs technologiques sont les plus affectées par la hausses des taux car cela rogne leurs bénéfices futurs et renchérit leurs besoins en investissements.

"Le sentiment du marché à moyen terme est devenu incertain alors que les investisseurs digéraient le dernier pivot engagé de la Fed", a commenté Pierre Veyret, analyste d'Activ'Trades, notant aussi la "différence de politiques" entre les mesures prises par la Fed et la Banque centrale européenne, qui ne pense pas encore à la hausse de ses taux.

Les investisseurs ont aussi appris que l'institut allemand Ifo a abaissé mardi de 1,4 point sa prévision de croissance pour la première économie européenne en 2022, à 3,7%, en raison des pénuries et de la virulente vague de Covid-19.

Les indices peuvent en outre se montrer plus volatils pour la séance dite "des quatre sorcières", marquée par l'expiration combinée de contrats à terme et des options d'achat sur les indices boursiers et sur les actions individuelles.

La technologie mal orientée

Les valeurs du secteur technologique en Europe étaient faiblardes, le secteur subissant la plus forte baisse au sein de l'Euro Stoxx 50 (-2,03%).

A Paris les fabricants de semi-conducteurs STMicroelectronics (-4,00% à 40,25 euros) et Soitec (-3,10% à 206,00 euros) étaient en queue de l'indice. Dassault Systèmes (-2,41% à 51,05 euros) et Capgemini (-1,97% à 203,60 euros) baissaient aussi.

A Londres, Darktrace se repliait de 1,36% à 404,40 pence.

Nouveau coup de frein pour l'automobile

Les ventes de voitures neuves dans l'Union européenne au mois de novembre laissent craindre une année 2021 pire que la catastrophique 2020, selon les données publiées vendredi par les constructeurs, une chute alimentée par la pénurie mondiale des puces électroniques omniprésentes dans les voitures.

En Allemagne, Daimler reculait de 3,94% à 68,92 euros, BWM de 2,62% à 87,26 euros et Volkswagen de 2,79% à 177,58 euros.

A Paris, Renault perdait 1,90% à 28,84 euros et Stellantis 1,72% à 16,54 euros.

Les équipementiers comme Plastic Omnium (-2,85% à 21,84 euros) et Faurecia (-1,75% à 38,71 euros) souffraient aussi.

Le pétrole rebaisse, la livre turque s'écroule

Les cours du pétrole cédaient du terrain vendredi au terme d'une semaine sans direction claire, les investisseurs restant tiraillés entre des données haussières et le risque sur la demande que fait toujours planer Omicron.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, le plus échangé à Londres, perdait 1,96% à 73,56 dollars vers 12H50 GMT. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en janvier baissait de 2,11% à 70,85 dollars.

Du côté des changes, l'euro était stable face au dollar à 1,1330 dollar. La monnaie turque a continué de s'enfoncer: la livre s'échangeait à près de 16,8 livres pour un dollar, plus du double du début d'année, au lendemain de la décision de la banque centrale de baisser ses taux d'intérêt pour contrer l'inflation, à rebours des théories économiques classiques.

Le bitcoin s'affaissait de 2,25% à 47'030 dollars.

afp/ck