Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers étaient sans animation vendredi, prêts à tirer un trait sur une mauvaises année 2022 qui a vu les indices chuter sous le poids de l'envolée des taux d'intérêt et de l'inflation élevée.

Les Bourses européennes reculaient depuis l'ouverture: Paris cédait 0,75%, Londres 0,81%, Francfort 0,93% et Milan 0,68%, vers 12H50 GMT (13H50 HEC).

Wall Street s'annonce en repli aussi, les contrats à terme des trois principaux indices perdait entre 0,3% et 0,8%, après de nets rebonds jeudi.

En Asie la séance a été peu animée. Sur l'année 2022, la Bourse de Tokyo a perdu plus de 9%, sa pire année depuis 2018, tout comme les Bourses de Shanghai (-15,13%), et Shenzhen (-21,63%). La place de Hong Kong a chuté de plus de 15%, pire performance depuis 2011.

Globalement, l'indice des actions mondiales MCSI World a perdu près de 20% depuis le 1er janvier, sa pire performance depuis 2008.

Les obligations aussi ont souffert. Leurs prix variant en sens inverse de celui des taux d'intérêt, leur valeur a donc fondu en un an face au resserrement monétaire des banques centrales, qui ont renchéri le coût du crédit pour ralentir la demande et tenter de faire baisser l'inflation.

Les taux d'intérêt se sont envolés "bien plus que ce que nous avions prévu il y a un an, la Fed ayant relevé ses taux d'intérêt de 425 points de base à partir de mars", rappelle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Vendredi, vers 12H50 GMT, les taux des dettes souveraines remontaient légèrement sur le marché obligataire, comblant le repli enregistré jeudi après des chiffres sur le marché de l'emploi américain.

Le taux d'intérêt de l'obligation de l'État américain à 10 ans valait 3,84% contre seulement 1,5% en janvier. Ceux des États européens ont atteint des plus haut depuis plus de dix ans.

"Tout a été affreux cette année, sauf pour l'énergie et le dollar", résume l'analyste de Swissquote Bank.

"Les valeurs pétrolières et minières ont enregistré des gains impressionnants cette année", confirme Victoria Scholar, analyste à Interactive Investor, ce qui explique la résilience de l'indice FTSE 100 de Londres, qui grappille 1,25% depuis le 1er janvier quand Paris (-8,75%) et Francfort (-12%) ont cédé un large terrain.

Shell a bondi de 44% et Glencore de 48%, "en partie en raison de la guerre en Ukraine qui a entraîné une forte hausse des prix des matières premières", explique-t-elle.

Quant au dollar, soutenu cette année par le resserrement monétaire de la banque centrale américaine (Fed), il bondit de 8,6% sur l'année selon le Dollar index qui compare le billet vert à un panier de grandes devises, ce qui devrait faire de 2022 sa meilleure performance depuis 2015.

"L'ère de l'argent facile est terminée, et terminée pour de bon. Cela signifie que les marchés financiers ne ressembleront plus à ce que nous avons connu depuis la crise des subprimes" en 2008, prévient Mme Ozkardeskaya.

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin

Les cours du pétrole évoluaient autour de l'équilibre vers 12H45 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février cédait 0,34%, à 83,14 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, perdait 0,56%, à 77,95 dollars.

Sur l'année, les cours sont en hausse de 7,5% pour le Brent et de 4,2% pour le WTI. Mais ils ont perdu près de 40% de leur valeur par rapport aux pics enregistrés en mars, dans les premières semaines de la guerre en Ukraine. Le gaz naturel européen est aussi redescendu des sommets atteints en mars (345 euros le mégawattheure) et valait 75,47 euros.

Le yen poursuivait sa progression face aux principales devises, renforcé par des achats d'obligations effectués par la Banque du Japon pour le troisième jour consécutif, selon l'agence Bloomberg.

La monnaie japonaise prenait 0,84% face au dollar à 131,92 yens pour un dollar.

L'euro gagnait 0,24% face au billet vert à 1,0687 dollar pour un euro.

Le bitcoin était en baisse de 0,63% à 16'490 dollars.

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