A Paris, l'indice CAC 40 gagne 31,95 points (0,85%) à 3.775,66 points. L'indice Euro Stoxx 50 affiche lui un gain de 0,48% à 2.674,33 points.

"Les données économiques de l'Europe restent négatives et beaucoup ne partagent pas l'espoir du président de la BCE de voir de la croissance en 2013", constate Jean-Luc Eyssautier (Union Bancaire Privée Investment Management). "Néanmoins, les spreads obligataires souverains continuent de baisser et les flux continuent de se diriger vers les actions", ajoute-t-il.

"Nous pensons que 2013 sera une année agitée mais que la Bourse devrait en définitive boucler en hausse".

Les financières ont été à la pointe de la charge ce jeudi et les professionnels ne doutent pas que la Bourse continuera sa hausse progressivement dans le courant de l'année, tout recul éventuel entre-temps n'étant perçu que comme un coup d'arrêt momentané.

De fait, l'indice des financières européennes revendique la meilleure performance sectorielle du jour, avec un gain de 1,49%. Dans ce compartiment, le gérant de fonds Ashmore bondit de 13%, ayant drainé plus d'argent de la clientèle que prévu.

La plus forte hausse du jour revient à une bancaire, National Bank of Greece qui s'envole de 15,19%.

Forte hausse également du groupe de médias italien Mediaset (+8,42%), qui a dit jeudi après la clôture qu'il n'avait pas l'intention de vendre sa filiale de télévision payante Mediaset Premium, démentant ainsi une information de presse.

Sur le marché des changes, le dollar est en repli face au yen, après avoir inscrit un pic de quatre ans de 99,87, mais il semble malgré tout devoir repasser la barre des 100 à court terme, les cambistes pariant que la nouvelle politique monétaire énergique de la Banque du Japon affaiblira la monnaie nippone.

Une résistance technique se manifeste à 99,73 yens. S'il dépasse 100 yens, il pourrait tester son sommet d'avril 2009 de 101,45 yens.

L'euro pour sa part a inscrit un pic de six semaines contre le dollar, tirant parti d'une adjudication italienne dont le rendement est tombé au plus bas depuis janvier.

Pour les analystes de Morgan Stanley, l'euro pourrait bien éprouver les barres de 1,3135/3150 dollars et s'ouvrir le chemin vers 1,33/1,34.

Sur le marché obligataire, la bonne performance de l'Italie en adjudication tend à montrer que les investisseurs se placent sur des obligations plus risquées et donc aux perspectives de rendement plus élevées.

La perspective d'une prochaine baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne et le programme sans précédent de rachats d'actifs de la Banque du Japon les y incitent.

Les futures du Bund sont en recul mais ont refait l'essentiel de leurs pertes grâce à des prises de bénéfice sur les dettes moins bien notées. Ils perdent 0,09 point à 145,26, après avoir précédemment touché un plus bas de 144,93.

Le rendement du 10 ans italien, qui avait baissé après l'adjudication, est remonté et gagne deux points de base à 4,33%.

Sur le marché pétrolier, les contrats du Brent et du WTI reculent car les analystes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), de l'Opep et de l'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA) ont revu en baisse leurs prévisions de croissance de la demande mondiale, tandis que les stocks pétroliers américains ont atteint leur niveau le plus élevé depuis plus de dix ans.

Une croissance économique sans élan aux USA et dans plusieurs pays en développement, ainsi que la récession en divers points de l'Europe, grèvent la demande de carburants alors même que la production augmente rapidement, surtout en Amérique du Nord.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten