Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 1,17% mercredi, plombée par la hausse des prix du pétrole à la suite d'une nouvelle phase de tensions entre la Russie et les occidentaux autour de la guerre en Ukraine.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 77,98 points à 6.581,43 points. La veille, il avait avancé de 1,17%.

Après une ouverture dans le vert, la cote parisienne a rapidement basculé dans le rouge et a accentué son reflux au cours de l'après-midi, en sens inverse des prix du pétrole.

Ces derniers "guident l'orientation du marché", confirme Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée chez Amplegest, relevant également que les cours du pétrole "sont menés par les déclarations russes ou ukrainiennes" sur la guerre, déclenchée il y a presque un mois.

En début d'après-midi, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'acceptera plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz "aux pays hostiles", notamment ceux de l'Union européenne, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer le nouveau système en roubles.

Le prix du gaz sur le marché européen de référence prenait plus de 18% et les cours du pétrole plus de 5%, avec le baril de Brent au-dessus des 120 dollars le baril à la clôture parisienne.

L'annonce intervient à la veille des sommets de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne à Bruxelles, dont l'objectif est d'annoncer "de nouvelles sanctions contre la Russie" et de renforcer celles qui existent déjà, a prévenu Jake Sullivan, Conseiller à la sécurité nationale du président américain.

Pour le moment, les hydrocarbures russes ont été largement échappé aux sanctions occidentales contre la Russie, mais la possibilité n'est plus écartée par l'Union européenne.

La séance est aussi "une respiration" pour le marché, selon le gérant. "Le rebond des derniers jours est bienvenu, mais pas totalement expliqué car il n'y a pas eu d'accalmie sur le terrain ou au niveau des combats en Ukraine. Il y a peut-être eu de la peur de rater le rebond" chez certains acteurs de marché continue-t-il.

TotalEnergies arrête le pétrole russe

TotalEnergies a annoncé sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, "au plus tard à la fin de l'année 2022". Son PDG Patrick Pouyanné a assuré mercredi ne pas pouvoir se passer de gaz russe sans lequel une partie de l'activité économique européenne "s'arrêterait". L'action a avancé de 0,77% à 46,34 euros, profitant du bond du pétrole.

Par ailleurs, TotalEnergies a indiqué avoir engagé "sans délai une action en diffamation" à l'encontre du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui a accusé le groupe de "complicité de crimes de guerre" pour le maintien de ses activités en Russie.

Rachat d'actions pour Air Liquide

Air Liquide (+2,31% à 154,22 euros) a surnagé dans l'indice CAC 40 après l'annonce d'un plan de rachat d'actions pour 0,25% du capital du groupe, soit un prix d'acquisition initial global de 180 millions d'euros. Ces actions seront soit annulées, soit utilisés dans le cadre d'opérations d'actionnariat salarié.

Le luxe a la peine

Comme dans tout l'Europe, le secteur de luxe a souffert à Paris, où il est un poids lourd de la cote. Kering a notamment perdu 2,66% à 580,80 euros, LVMH 3,04% à 624,30 euros et Hermès 1,23% à 1.206 euros. Mardi, les analystes de la banque Goldman Sachs ont abaissé les prévisions de croissance pour le secteur selon l'agence financière Bloomberg, en raison notamment de la hausse des cas de Covid-19 en Chine, un de leurs principaux marchés.

afp/rp