"2013 devrait être une année haussière ! Les stratégistes l'ont décrété dès l'automne 2012, mais sans préciser quels types de valeurs, ni quels secteurs feront monter l'indice", fait remarquer Delubac Asset Management dans son point de marché mensuel. L'analyste se dit sceptique sur le fait que l'ensemble de la cote française ne monte en 2013, tel que le prédisent les analystes. Au contraire, pour Delubac, aujourd'hui plus que jamais, se détacher des indices et de toute approche sectorielle est une exigence absolue.

La recherche de la maximisation du retour sur capital investi impose de n'accompagner que les « propositions actionnariales » pertinentes sur le long terme et de refuser d'investir sur les valeurs gangrénées par la déflation, quelle qu'en soit la valorisation. Cette approche n'est pas trop restrictive. Elle est même nécessaire, insiste l'analyste.

Les mutations en cours de l'économie mondiale se sont accélérées comme jamais : Emirates est en passe de devenir la première compagnie aérienne mondiale, l'emblématique PSA est sorti du CAC40, Samsung réalise 100 millions de dollars de profits par jour, quand Alcatel-Lucent ne sait plus le faire sur une année, les leaders du textile parviennent à sortir plus de 30.000 références par an, dans un contexte de porosité croissante des frontières européennes.

Les distorsions de concurrence à l'oeuvre sont certes profitables au consommateur. Elles le sont en revanche nettement moins pour le salarié, notamment parmi les moins qualifiés. Et elles ne le sont pas plus pour l'actionnaire, qui perd des pans entiers de gisements de valeur. La déflation sectorielle est bien là. Et le pire, pour les entreprises du secteur concurrentiel, c'est que les réflexes déflationnistes sont durablement ancrés dans les mentalités. Tous les secteurs tombant un à un dans cet univers, seules les entreprises qui disposent de moteurs de croissance autonomes liés à leur positionnement stratégique pourront dès lors réserver de bonnes surprises à leurs actionnaires dans le temps. Et ces exceptions existent bel et bien.