Le CAC40 (+1,6 à 3.619Pts) efface haut la main ses pertes de la veille: la signature d'un Pacte Européen de stabilité budgétaire (qui était dans les tuyaux depuis des semaines) ne serait qu'un prétexte.

Ce qui euphorise les marchés, c'est la rumeur de la mise en oeuvre d'un second plan de recapitalisation des banques via un second 'LTRO' à 3 ans mais qui serait cette fois-ci d'ampleur illimité !

Un millier de milliards d'Euros (après 490MdsE le 20 décembre) pourraient être déversés dans le système bancaire... sans aucune garantie qu'ils s'investissent dans l'économie réelle puisqu'il toujours infinément plus rentable de l'employer pour spéculer sur les marchés dérivés.

A l'évidence, cette dernière séance du mois de janvier était placée dès hier sous le signe de la hausse à Wall Street: les indices US qui effacent d'entrée de jeu leurs pertes de vendredi et lundi vont tenter de clôturer au plus haut depuis le 1er de l'an.
Ce mois de janvier sera donc le meilleur observé depuis 15 ans à Wall Street et l'on se demande bien ce qui dans la conjoncture réelle et dans les perspectives 2012 justifie un tel emballement des indices boursiers (la France vient de diviser par 2 ses prévisions de croissance, la moitié des pays de la zone Euro stagnent ou sont en récession, les taux longs demeurent globalement très élevés en Espagne et en Italie, le chômage s'aggrave partout et la crise grecque n'est toujours pas réglée...).

Le marché semble se raconter en boucle de belles histoires, comme l'accord entre la Grèce et ses créanciers, toujours pas signé mais qui est cité quotidiennement comme une source d'optimisme depuis 15 jours, ou encore l'amélioration de la conjoncture aux Etats Unis.

L'indice PMI de Chicago recule de -2Pts à 60,2 alors qu'il était attendu en hausse et l'embellie du secteur immobilier dont Wall Street se gargarise depuis 2 mois n'est peut être qu'un feu de paille.
C'est ce que traduit un nouveau recul de l'indice S&P/Case-Shiller qui mesure l'évolution du prix des maisons individuelles aux Etats Unis.

Les prix ont baissé de -0,7% en novembre dans les 20 principales zones métropolitaines: sur les 12 derniers mois le recul atteint -3,7% alors que le consensus anticipait -3,3% après -3,4% en octobre.

Les ventes de logements neufs ont également subit un sévère coup d'arrêt avec une baisse de -2,2% en rythme annuel à 307.000 unités, contre 320.000 attendu en décembre, avec à la clé une chute de -2,5% du prix médian, lequel ressort en baisse de -12,8% sur an.

Il semble désormais difficile d'aller plus bas alors que le stock de maisons neuves disponibles à la vente atteint son plus bas niveau historique (157.000 unités)... mais les banques détiennent toujours un stock considérable de maisons pratiquement neuves saisies ces 4 dernières années, de quoi faire face à 9 mois et demi de demande au rythme actuel des transactions.
Il est évident que les marchés ne retiennent que les arguments qui justifient leur hausse somnambulique depuis le 20 décembre dernier.

Si les 15 premiers jours de hausse pouvaient correspondre à une remise à niveau des indices boursiers après une série d'excès baissiers, les 3 dernières semaines de progression (pour ne pas gagner grand chose par rapport au 4 janvier) semblent surtout résulter d'une volonté résolue de ne pas laisser les cours rebaisser.
Et cela n'a pas grand chose à voir avec des 'bonnes nouvelles' (il n'y en a que des mauvaises aux Etats Unis ce mardi) mais bien avec l'anticipation d'un déferlement de liquidités qui va faire exploser le 'bilan' (l'encours de prêts) de la BCE.

Ce n'est donc pas un hasard si les banques se retrouvent en tête de liste des hausses avec Sté Générale (+6%), Natixis (+4%), BNP Paribas et Crédit Agricole (+3,1%).
A noter également l'envol d'Eiffage (+7%) sur un simple relèvement de recommandation de JP-Morgan de 'sous-pondérer' à 'neutre' et Alten (+6,5%) sur une hausse du chiffre d'affaire qui franchit la barre symbolique des 1MdE.
Copyright (c) 2012 CercleFinance.com. Tous droits réservés.