D'hésitante, la semaine écoulée est soudain devenue 'bullish' en l'espace d'une matinée avec des bourses saisies d' une véritable bouffée d'euphorie: les échanges en préouverture laissaient présager des gains voisins de +0,5%, il n'a fallu que quelques minutes pour en gagner le double et le CAC40 s'envolait de +2,3% à 16H, au moment de la compensation des contrats sur indices échéance 'janvier' (qui restera un des meilleurs millésimes de le décennie, grâce à cette seule séance de vendredi).

Puisqu'il faut toujours avancer une explication qui dissipe l'incrédulité de certains observateurs (comment une tendance peut elle basculer aussi radicalement en l'espace de 24H ?), la raison la plus souvent invoquée était le bon indice de confiance IFO publié en Allemagne ce matin (il grimpe vers 110,3, c'est le 8ème mois de hausse consécutif)... comme si la bonne santé de l'économie allemande surgissait soudain au grand jour.

Mais paradoxalement, la bourse de Francfort (+0,5%) affiche précisément l'écart à la hausse le plus modeste tandis que Madrid s'envole de +1,8% (et Milan de +1,4%).

L'information décisive viendrait plutôt d'Espagne où le gouvernement aurait tranché en faveur d'une nationalisation partielle et temporaire des caisses d'épargne régionales: après la vague de fusion de 2009 et 2010, leur nombre total est passé de 45 à 17, mais leur santé financière demeure chancelante.
Environ 10 à 11 milliards d'argent public y serait injecté avant une ouverture du capital aux investisseurs privés, ce qui suppose que l'Etat valide un changement de statut (l'évolution du dossier deviendrait alors plus politique qu'économique).

Une telle issue garantirait les banques privées espagnoles du péril que représente d'éventuels défauts de paiement de ces caisses qui portent l'essentiel du risque et des sinistres engendrés par l'éclatement de la bulle immobilière... mais une nouvelle fois, c'est le contribuable qui est appelé -même provisoirement- à garantir (sans limite ?) les dettes de ces établissements.

Les marchés semblent considérer que les problèmes de dette vont se régler à coup de nouvelles dettes: ils se réjouissent sans réserve pourvu que le secteur privé apparaisse délivré pour quelques temps du risque systémique.

Les banques françaises sont très exposées en Espagne, d'où le spectaculaire soulagement qui se lit dans l'envolée des cours.

A des rachats massifs de valeurs financières s'ajoutaient des stratégies de très court terme visant à faire clôturer les indices au plus haut car c'est la 'journée des 3 sorcières' et la priorité est à la maximisation des gains.
Dans un tel climat, les mauvais résultats de Bank of America (-1,6% seulement malgré de lourdes pertes) sont ignorés et ceux de General Electric (+5,5%) plébiscités (son CEO Jeffrey Immelt affirme que l'embellie du 4ème trimestre constitue le précurseur de l'année 2011).

Mais cela ne suffit pas à propulser Wall Street vers des sommets puisque le rebond de +0,2% du 'S&P' est compensé par un repli symétrique du Nasdaq composite.

A Paris, valeurs financières affichainent les plus fortes progressions du jour : +3,3% pour Crédit Agricole, +2,6% pour Société Générale, +2,25% pour BNP Paribas, mais aussi +1,7% pour Axa (qui a franchi ponctuellement la barre des 15E).
Parmi les autres valeurs se distinguant à Paris, signalons CFAO (+7,15% à 29,75 euros), qui est notamment soutenu par une note favorable d'UBS.
Le retour en grâce des retardataires s'étendait à des titres comme Carrefour qui grimpait de +3,5% et Arcelor avec +2,9%.

De son côté, Alstom progressait de 2% à 42,23 euros. Une entrée au capital d'Areva ' n'est pas à l'ordre du jour ', selon les propos tenus par Patrick Kron, le PDG d'Alstom, dans un interview publiée par La Tribune.

Tout semble donc aller pour le mieux en cette veille de week-end mais Aurel Leven avertit: ' face à des liquidités pléthoriques sur les marchés, une confiance trop forte pourrait induire des excès.
Sur le front des devises, le Dollar a poursuivi sa décrue face à un Euro qui engrange +1,5% cette semaine et termine au plus haut à pratiquement 1,36$.



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