Les dégagements se sont accélérés au cours de la dernière demi-heure et la cassure des 3.915Pts (ex-zénith d'octobre 2009) a déclenché de surcroît une rafale de ventes de précaution qui frappe durement le secteur bancaire avec des chutes de -4,75% sur Société Générale, -3,6% sur le Crédit Agricole, -3,1% sur Dexia, -2,6% sur BNP-Paribas.
Le CAC40 clôture au plus bas du jour (-1,7% à 3.862Pts) et enfonce au passage un support technique (la MM50), dans un volume de 3,4Mds$ qui s'est fortement amplifié au cours de la dernière heure (de nombreux opérateurs se sont fait piéger par un rebond 'intraday' vers 3.965Pts).

Barrack Obama s'apprête à prononcer un discours dans lequel il indiquerait des pistes visant à réduire la taille des banques alors que la crise de l'automne 2008 avait débouché sur la création de méga-banques 'too big to fail'. Une séparation des activités (banque de dépot/banque d'affaire) réduirait le profil de risque et limiterait les possibilités de prises de positions spéculatives.

Parmi les raison 'factuelles' du repli de la seconde partie de l'après-midi, les opérateurs évoquent le repli 'plus fort que prévu' de l'indice 'Philly-FED' de 22,5 vers 15,2 (au lieu des 18 anticipés).

Mais il y a aussi une raison plus 'technique' et qui perturbe l'optimisme ambiant: il s'agit de la chute de l'Euro sous les 1,4050 face au Dollar.

Les cambistes évoquent la montée en flèche de la prime de couverture sur la dette grecque (plus de 310Pts par rapport au Bund) mais également portugaise et espagnole (plus de 110Pts), ce qui impacte la valeur intrinsèque de l'Euro... mais l'autre cause serait l'inversion du 'carry-trade' Dollar/Euro, laquelle témoignerait d'une soudaine aversion au risque (après que le VIX -le baromètre du stress- ait atteint un plancher en début de semaine).
Le consensus haussier sur les actions avait atteint ces derniers jours des niveaux historiques (équivalents à décembre 1999, août 2000, juillet et octobre 2007) et les opérateurs ont occulté le repli de l'Euro amorcé début décembre (de nombreux records annuels ont été battus depuis le 22 décembre), ce qui constituait un pari très audacieux.

A Wall Street, le discours très offensif à l'encontre des 'groupes de pression' et la 'spéculation' de Barrack Obama reçoit un accueil glacial puisque le Dow Jones cède plus de 200Pts (sous les 10.400Pts, le 'S&P-500' chute de -2% à 1.115Pts.

Les investisseurs avaient par ailleurs quelques raisons de se montrer déçus par le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage.
Il a progressé de 36.000 à 482.000 aux Etats-Unis lors de la semaine du 16 janvier. Par contre, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a reculé sur la semaine précédente, de 18.000 à 4,6 millions (c'est une contraction purement 'mécanique').

Ce sont en tout pas moins de 12 millions d'américains qui touchent des allocations pour cause de difficultés à retrouver un travail... et le taux de chômeurs de longue durée ne cesse de progresser.

Mince consolation: l'indice des indicateurs avancés du Conference Board a progressé de 1,1% au mois de décembre, signant sa neuvième hausse consécutive pour désormais évoluer à son meilleur niveau depuis juillet 2007. Les économistes s'attendaient plutôt à un ralentissement.

Sanofi-aventis chute de -2,45% suite à l'analyse de Morgan Stanley qui dégrade sa position sur le titre de 'surpondérer' à 'pondérer en ligne' avec un objectif de cours ajusté de 57 à 58 euros.

EADS baisse de 2,8% alors que se tient ce jeudi une importante réunion concernant l'avion de transport militaire A400M, réunion regroupant les Etats européens partenaires du projet.
Les 'cycliques' ont souffert des doutes sur la vigueur de la croissance: Arcelor-Mittal perd -3,75%, Saint Gobain et Lafarge.

Carrefour perd 1,45% tandis qu'UBS dégrade sa position de 'achat' à 'neutre' avec un objectif de cours maintenu à 37,5 euros, considérant que 'la reprise est largement prise en compte dans la valorisation'.

Société Générale réaffirme sa position 'achat' sur Eurotunnnel (+0,15%) et rehausse son objectif de cours de 8,2 à 8,4 euros, pour refléter des impacts de changes plus favorables. L'analyste rappelle que l'opérateur du tunnel sous la Manche a fait part d'une croissance de 7,6% à taux de changes constants au quatrième trimestre à 142,6 millions d'euros.

Le titre Ipsen progresse de presque 0,9%, frôlant les 41 euros, suite au suite au partenariat conclu avec Inspiration Biopharmaceuticals dans le domaine de l'hémophilie.


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