(Commodesk) Les exportations françaises de produits agricoles s’essoufflent. Selon les données diffusées le 8 août par le ministère des Finances, les ventes agricoles, qui avaient atteint un niveau exceptionnellement élevé en 2011, ont reculé de 12,4% en valeur au premier semestre 2012. L’excédent agricole se limite à +1,3 milliard d’euros, +2,3 milliards au semestre précédent. Le repli est particulièrement marqué pour les ventes de blé vers l’Afrique du Nord et les principaux clients européens (Allemagne, Italie, Espagne).

A Rouen, le plus grand port d’exportations céréalières d’Europe (environ un quart des volumes), les exportations ont aussi marqué le pas sur l’ensemble de la campagne 2011-2012, achevée fin juin. Rouen n’a expédié que 6,1 millions de tonnes de céréales, soit 26% de moins qu’en 2010-2011. Cette dernière campagne était toutefois exceptionnelle, notamment pour les ventes de blé, suite au gel des exportations russes à cause d’une récolte catastrophique.

Pour la commercialisation de la récolte de cet été, les facteurs sont réunis pour que les exportations françaises repartent à la hausse. La récolte s’annonce satisfaisante en qualité comme en quantité. La production de blé tendre est ainsi estimée pour l’instant à 36,6 millions de tonnes, contre moins de 34 millions de tonnes l’année dernière. Par ailleurs, la concurrence sur les marchés internationaux pourrait de nouveau être affaiblie. Les cultures en Russie et dans les pays de la mer Noire sont abîmées par un temps trop sec, avec des risques encore une fois de réductions drastiques des exportations de la région (l’USDA prévoit des exportations russes de blé de 12 millions de tonnes en 2012-2013, contre 21,3 millions l’année précédente). Enfin, la sécheresse américaine, qui crée de très fortes tensions sur le marché du maïs, risque de pousser la demande de blé à la hausse, notamment pour la nourriture du bétail.