BANGKOK, 8 juin (Reuters) - Plus de 6.000 militaires et policiers étaient prêts à se déployer dimanche à Bangkok sur ordre de la junte au pouvoir depuis fin mai en Thaïlande pour étouffer toute manifestation.

La présence en masse des forces de l'ordre dans des grandes villes du pays depuis le coup d'Etat militaire du 22 mai a eu pour effet de limiter les manifestations de protestation à de petits rassemblements, souvent organisés via les réseaux sociaux, à proximité de centres commerciaux.

Dimanche, les autorités entendaient surveiller cinq points de la capitale en particulier : l'aéroport international, le centre-ville autour du Palais royal et les sites de précédentes manifestations, a expliqué le chef adjoint de la police, Somyot Poompanmoung.

Le chef d'état-major des armées et organisateur du putsch, le général Prayuth Chan-ocha, a donné l'ordre à la police et à l'armée d'éviter la confrontation, précise Somyot Poompanmoung.

La police prendra les manifestants en photo pour les identifier et émettre des mandats d'arrêts ultérieurement, a-t-il dit.

Le général Prayuth s'est déclaré samedi chef du Conseil des investissements, l'organisme qui gère les demandes des investisseurs thaïlandais et internationaux, poste traditionnellement dévolu au Premier ministre. Une approbation rapide des demandes d'investissement en souffrance - elles portent sur 15 milliards d'euros de projets - permettrait de relancer l'économie.

Déjà le versement de plusieurs milliards de dollars d'arriérés de subventions aux cultivateurs de riz peu après le coup d'Etat a contribué à la première hausse du moral des ménages depuis plus d'un an en mai. (Apornrath Phoonphongphiphat et Panarat Thepgumpanat; Danielle Rouquié pour le service français)