(Commodesk) Les exportations de riz thaïlandais ont reculé d’un tiers en valeur au premier trimestre, et de moitié en volume, signe d’une perte de compétitivité.

Le riz thaïlandais souffre d’un programme public de soutien des prix aux effets catastrophiques. Le pays perd des marchés à l’export face à l’Inde et au Vietnam, depuis les inondations de septembre 2011.

Le programme de soutien invite les transformateurs à stocker le riz des producteurs, dans l’attente d’un redémarrage des prix. Mais le riz est globalement excédentaire dans le monde, relève la FAO, après plusieurs années de production record qui ont consolidés les stocks mondiaux, autour de 152 millions de tonnes.

D’autre part, le fait que le prix garanti par le gouvernement soit plus élevé que celui du marché crée une faille dans laquelle se sont engouffrés certains négociants, affirme un meunier interrogé par le Bangkok Post.

Le gouvernement thaïlandais achète à des prix différents selon la qualité du riz, mais les meuniers qui l’entreposent truquent les inventaires, inscrivant le riz de basse qualité dans la colonne du meilleur, un tiers plus cher. Cela se ressent sur le marché, où les consommateurs ne trouvent plus de riz premier prix, tandis que le Hom Mali, le riz parfumé plus coté, n’a plus le même goût parce qu’il est mélangé. Les acheteurs ne s’y trompent pas.

Le phénomène est accentué du fait que les fermiers peuvent aussi emprunter en utilisant leur récolte comme contrepartie, ce qui les incite aussi à surévaluer la qualité.

Résultat, la Thaïlande, qui a exporté 11 millions de tonnes l’an passé, risque de se trouver en fin de saison propriétaire de 8 millions de tonnes de riz.