SAO PAULO, 15 septembre (Reuters) - Certains proches conseillers de la présidente brésilienne Dilma Rousseff la pressent d'annuler sa visite d'Etat à Washington le 23 octobre, après les révélations sur l'espionnage dont elle a été victime de la part de la National Security Agency (NSA), l'un des services de renseignement des Etats-Unis.

Parmi ceux qui l'encouragent à y renoncer figure son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva, a déclaré samedi à Reuters un haut responsable gouvernemental brésilien, sous le couvert de l'anonymat. Lula conserve une influence considérable sur les dossiers importants.

Un ancien ministre de Lula, Franklin Martins, qui exerce lui aussi une certaine influence sur Dilma Rousseff, a déjà pressé celle-ci de renoncer à son voyage, ajoute le responsable, d'après qui la présidente n'a pas encore pris sa décision et ne le fera qu'après en avoir discuté mardi avec son ministre des Affaires étrangères, Luiz Alberto Figueiredo.

Ce dernier s'est rendu cette semaine à Washington pour recevoir des explications des autorités américaines sur l'affaire d'espionnage, et il devrait transmettre à Dilma Rousseff son analyse officielle de la situation lors de leur entrevue de mardi.

Après l'entretien qu'a eu cette semaine Figueiredo avec la conseillère nationale à la sécurité Susan Rice à Washington, les Etats-Unis ont publié un communiqué disant que les récentes révélations avaient soulevé des "questions légitimes pour nos amis et alliés" sur l'activité des services de renseignement américains.

Les révélations récentes sur les cas d'espionnage de hautes personnalités brésiliennes par la NSA, fondées sur des documents divulgués par l'ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, ont contrecarré les efforts diplomatiques menés depuis des années pour améliorer les relations entre les deux grandes économies des Amériques. (Brian Winter; Eric Faye pour le service français)