WASHINGTON - Donald Trump a replongé hier dans la tourmente judiciaire lorsque deux de ses anciens conseillers ont pris la direction de la prison pour des délits que l'un d'eux dit avoir commis à la demande du président américain, mais les conséquences de ces revers sur les prochaines échéances électorales demeurent difficiles à évaluer.

A quelques minutes d'intervalle, hier, Donald Trump a vu son discours sur la "chasse aux sorcières" dont il ferait l'objet sérieusement écorné par la condamnation de son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, pour fraude fiscale et bancaire, et la décision de son ex-avocat, Michael Cohen, de plaider coupable pour plusieurs délits.

Michael Cohen, qui comparaissait devant un tribunal fédéral de Manhattan, a aussi déclaré sous serment qu'il avait acheté le silence de deux femmes qui disaient avoir eu une liaison avec le milliardaire, à la demande de ce dernier et "avec l'intention d'influencer l'élection" présidentielle de 2016.

Dans une série de messages matinaux sur Twitter, Donald Trump a réagi aux démêlées judiciaires de Michael Cohen et Paul Manafort, en critiquant le premier et en défendant le second.

"Michael Cohen a plaidé coupable de deux chefs d'accusation de violations du financement électoral qui ne sont pas un délit", écrit-il sans être en mesure d'apporter d'éléments juridiques soutenant cette affirmation.

Dans un autre message, il accuse son ancien avocat d'avoir "inventé des histoires dans le but d'obtenir un accord" avec la justice américaine.

Concernant Paul Manafort, le président américain a fait preuve d'empathie et a exprimé un soutien.

"Je suis très triste pour Paul Manafort et pour sa merveilleuse famille. La 'justice' a pris une affaire fiscale vieille de douze ans pour exercer une formidable pression sur lui et, contrairement à Michael Cohen, il a refusé de craquer", écrit Trump, ajoutant éprouver "tellement de respect pour un homme courageux".

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BERLIN - Angela Merkel s'est dit d'accord avec son ministre des Affaires étrangères Heiko Maas sur la modification des relations entre l'Union européenne et les Etats-Unis sans pourtant reprendre sa proposition d'un système de paiement particulier pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien.

Dans un long article consacré aux réponses à apporter à la politique de Donald Trump hier, Heiko Maas affirmait que l'UE avait besoin de son propre système de paiement indépendant de celui des Etats-Unis.

"Sur la question des systèmes de paiement indépendants, nous avons quelques problèmes dans nos transactions avec l'Iran, pas de doute, d'un autre côté, nous savons que la question du financement du terrorisme, SWIFT est très important, par exemple", a commenté Merkel.

Le réseau interbancaire de paiement SWIFT, basé en Belgique, par lequel passe l'essentiel des transactions internationales, a exclu l'Iran en 2012 à la suite de la décision des Etats-Unis et de l'Union européenne d'imposer des sanctions contre la république islamique en raison de ses activités nucléaires.

L'accord de 2015 entre l'Iran et les puissances dites P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) a levé ces sanctions.

En échange, l'Iran a accepté de restreindre ses activités nucléaires, allongeant ainsi le temps nécessaire à la production d'une arme nucléaire s'il décidait d'en fabriquer. Téhéran dément depuis longtemps en avoir l'intention.

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MILAN - Atlantia a commencé à examiner l'impact sur sa situation en Bourse et sur le marché obligataire des projets du gouvernement italien visant à lui retirer ses concessions autoroutières après l'effondrement du pont Morandi à Gênes, a annoncé le groupe dans un communiqué publié cet après-midi.

Dans le but de protéger les investisseurs, Atlantia a aussi commencé à évaluer les conséquences des commentaires et des informations à son sujet depuis cette catastrophe qui a fait 43 morts le 14 août.

Ce pont se trouve sur l'autoroute A10, exploitée par Autostrade per l'Italia, filiale d'Atlantia.

Le gouvernement italien a dénoncé de graves manquements de la part d'Autostrade et il a ouvert une procédure officielle en vue de lui retirer toutes ses concessions autoroutières en Italie.

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PARIS - L'Etat consacrera 850 millions d'euros par an à l'entretien du réseau routier français à partir de 2020 puis 930 millions d'euros à partir de 2023, a annoncé cet après-midi le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

La question de l'état des infrastructures est devenue sensible cet été après l'effondrement meurtrier d'un viaduc à Gênes et la publication d'un rapport évaluant à un tiers le nombre de ponts nécessitant des travaux en France et à 7% ceux présentant à terme un risque d'écroulement.

Avant ces deux alertes, le gouvernement avait porté à 800 millions d'euros le budget alloué en 2018 à l'entretien des routes sous sa responsabilité, contre 670 millions d'euros en moyenne au cours des dix dernières années.

"On passera à 850 millions de 2020 à 2022 et à 930 millions à partir de 2023, ce qui permet grâce à ces moyens mobilisés d'enrayer la dégradation de l'état des routes", a déclaré Benjamin Griveaux à l'issue du conseil des ministres de rentrée.

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PARIS - Un an après le passage de l'ouragan Irma qui avait fait onze morts et ravagé les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, Emmanuel Macron se rendra fin septembre aux Antilles, a indiqué cet après-midi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

"Il y aura un comité interministériel qui se tiendra dans les semaines qui viennent avant le déplacement du président de la République qui est prévu pour la fin du mois de septembre", a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres.

L'ouragan a causé la mort de onze personnes et occasionné des dommages considérables sur les deux îles où la quasi-totalité des bâtiments ont été endommagés et près d'un sur cinq détruit. Le coût total des dégâts assurés a été estimé à 1,83 milliards d’euros.

L'engagement de l'Etat en faveur des deux îles françaises a été porté à près de 500 millions d'euros en mars, lors d'un cinquième comité interministériel pour la reconstruction.