Berne (awp/ats) - Au terme d'un an d'enquête, la Fédération romande des consommateurs (FRC) reproche à quatre enseignes de pratiquer de "fausses actions". Elle a porté plainte contre l'une d'elles et dénoncé trois autres magasins aux ministères publics des cantons concernés.

Les enquêteurs de la FRC ont relevé les prix de 350 articles dans les filiales de quatre grandes enseignes pour vérifier si l'indication des prix respectait les dispositions légales, indique l'organisation des consommateurs mardi dans un communiqué.

La FRC affirme avoir découvert des irrégularités chez Fust, M-electronics, Interdiscount et Conforama. Dans ce dernier cas, "les indications de prix trompeuses étaient si importantes que l'organisation a porté plainte" sur la base de la loi contre la concurrence déloyale.

Robin Eymann, responsable de la politique économique au sein de la FRC, a précisé à l'agence Keystone-ATS que la plainte avait été déposée auprès de la "justice lausannoise", au fort du siège suisse de l'enseigne française. Mais il a ajouté que les irrégularités concernaient toute la Suisse, les "fausses actions" ayant également été proposées sur le site internet de Conforama.

"Sentiment d'impunité"

Sur les quelque 160 produits du groupe français retenus pour l'enquête, un quart pose problème, écrit la FRC sur son site internet. Certains d'entre eux sont restés soldés de juin 2018 à avril 2019, sans que le prix de base n'ait été pratiqué. Par ailleurs, l'action a dépassé de loin les deux mois maximaux autorisés par la loi.

D'autres produits mettaient en avant de fausses comparaisons de prix, par exemple en passant de 299 francs suisses à "299 fr. au lieu de 399 fr.". "En confrontant les prix pratiqués par Conforama avec ceux de la concurrence (...) nous avons constaté que les montants normaux de certains articles sont équivalents à ceux abaissés" de l'enseigne française, souligne la FRC.

"L'étendue de ces pratiques trompeuses est particulièrement choquante", déclare Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la FRC, citée dans le communiqué. L'organisation appelle à renforcer les dispositions légales pour faire cesser les agissements des "moutons noirs". Les contrôles quasi inexistants et les sanctions ridicules créent un sentiment d'impunité", martèle Sophie Michaud Gigon.

Contacté par Keystone-ATS, Conforama n'avait pas réagi mardi en début d'après-midi.