WASHINGTON, 5 novembre (Reuters) - Les Etats-Unis ont rétabli lundi de nouvelles sanctions contre les secteurs pétrolier et bancaire de Téhéran, afin de contraindre l'Iran à engager des négociations sur l'arrêt de ses programmes d'énergie nucléaire et de missiles balistiques, et à cesser son soutien aux chiites dans les conflits régionaux du Moyen-Orient.

La majeure partie des sanctions internationales contre l'Iran, troisième exportateur mondial de pétrole, ont été levées au début de 2016 dans le cadre de l'Accord de Vienne, conclu en juillet 2015, par lequel l'Iran avait accepté de revoir à la baisse son programme d'enrichissement d'uranium, considéré par beaucoup comme destiné à doter l'Iran de l'arme atomique.

Mais Donald Trump estime que l'accord de 2015, conclu sous la présidence du démocrate Barack Obama, est biaisé en faveur de l'Iran. Les autres signataires, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, ont souhaité rester parties prenantes.

La liste détaillée des nouvelles sanctions sera annoncée lors d'une conférence de presse prévue à 8h30 à Washington (13h30 GMT) avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo et le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin.

La Chine, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon et la Turquie - tous importateurs de pétrole iranien - font partie d'une liste de huit pays qui seront exemptés temporairement de sanctions afin que les prix du pétrole brut ne s'effondrent pas.

Lors d'un déplacement dans le Tennessee dimanche, le président américain a estimé que sa politique de pression maximale contre l'Iran fonctionnait.

"L'Iran est un pays très différent aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque j'ai pris mes fonctions (...) Ils voulaient mettre la main sur tout le Moyen-Orient. Aujourd'hui, ils veulent juste survivre", a déclaré Donald Trump lors d'un rassemblement à Chattanooga, à quelques jours des élections de mi-mandat.

Plus tôt dans la journée, des milliers d'étudiants iraniens ont défilé à Téhéran en criant "Mort à l'Amérique!", pour marquer à la fois l'anniversaire de la prise de l'ambassade des Etats-Unis lors de la Révolution islamique de 1979 et protester contre le rétablissement de sanctions américaines. (Lesley Wroughton, avec Steve Holland à Chattanooga, Tennessee; Arthur Connan pour le service français)